Nico Persiste et signe au grand trail des Templiers!

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Le Grand trail des Templiers, 75 kms, 3000mD+, dimanche 25 octobre 2015, Millau (12)
par Nicolas DUHAIL, TEAM OUTDOOR PARIS

1. Le décors

01_logoEn finissant 20ème sur le Grand Trail des Templiers 2014, j’ai gagné une invitation pour le festival des Templiers 2015. Après avoir un peu hésité sur le choix de la course, je choisis tout de même de refaire le Grand Trail pour plusieurs raisons :

  • La course a lieu le dimanche, ce qui permet de partir sur un week-end sans prendre de congés ;
  • La distance (environ 75km) me convient bien ;
  • C’est la course où le niveau est le plus relevé, ça permet de se mesurer aux meilleurs français et aux meilleurs étrangers également.

Comme l’année dernière, un match « France against the world » est organisé, avec des équipes européennes (Jonas BUUD, Fulvio DAPIT, …), américaines (Alex NICHOLS, 3ème l’an passé), japonaises, et sud-africaines, en plus d’un beau plateau français avec le champion du monde de la discipline (Sylvain COURT), le récent champion de France 2015 (Patrick BRINGER), le vainqueur de l’édition précédente et vice-champion de France (Benoît CORI), ainsi que Nicolas MARTIN et Manu GAULT pour compléter le Team France.

Je pars donc pour Millau samedi matin avec 3 amis d’ACCRORUN (Denis, Eric et Christophe) et on retrouvera sur place Alex qui comme tous les profs est toujours en vacances ! Nous devions être 2 de plus mais les blessures ont fait des ravages en fin de saison : nous serons donc 5 cette année sur le Grand Trail des Templiers. C’est pour ma part le dernier gros objectif de la saison, j’aimerais donc bien figurer au classement et pourquoi pas faire une meilleure performance que l’année dernière.


2. La Veille de course

02_paysage1Christophe a déniché un petit appartement dans Millau (c’est un exploit pendant le week-end des Templiers !) situé à 2,5km du départ. Le propriétaire nous fait la visite et nous présente tout un cageot de pommes bio de son jardin en nous invitant à nous servir à volonté. Pas besoin de m’en dire plus, j’ai déjà croqué dedans ! Elles sont délicieuses et j’en mangerai plus d’une dizaine durant le week-end, malgré les avertissements de Christophe concernant mon transit :)

Nous allons ensuite déjeuner dans Millau et contrairement à l’année dernière il fait un froid de canard. S’il fait le même temps le lendemain, c’est idéal pour courir, mais pour le moment, je regrette de ne pas avoir pris gants et bonnets. Nous tombons par hasard sur le restaurant dans lequel j’avais déjà mangé l’année dernière, avec son « menu coureur » pâtes et fromage blanc. Petit problème, c’est blindé, nous sommes donc obligés de manger en terrasse : heureusement les pâtes au roquefort me réchaufferont vite.

Après ce bon repas c’est parti pour le salon du trail sur le lieu du départ, au domaine de Saint-Estève, pour le retrait des dossards. Cette année ce n’est plus Adidas qui est partenaire de la course, Kalenji a repris le flambeau. En plus du classique Buff estampillé Templiers, nous avons le droit cette année à un coupe-vent Kalenji plutôt sympa et à une paire de manchettes « Trail Origin ». Il ne reste plus qu’à obtenir le lot finisher ! Je croise sur le salon 2 des principaux adversaires de mon frère sur le TTN court 2015, Romuald DE PAEPE et Laurent VICENTE, l’occasion de discuter un peu et de leur mettre la pression pour le TTN court 2016 :)

De retour à l’appart’, Denis et moi sommes les seuls motivés pour aller faire un petit footing de décrassage. Je repère sur une carte un petit coin sympa et c’est parti pour faire tourner les jambes après 6h de bagnole. Nous empruntons un sentier de toute beauté entre les arbres colorés par l’automne. Cette région est vraiment superbe et j’ai hâte de parcourir les Causses le lendemain. 35 minutes seront suffisantes pour ce soir, car demain c’est plus de 7h d’effort qui nous attendent. Un peu de détente avant le dîner, avec la demi-finale de la coupe du monde de rugby, Afrique-du-Sud VS Nouvelle-Zélande. Ensuite vient la traditionnelle pasta-party, avec quelques pommes bio en dessert bien sûr ! Puis au lit pour une bonne nuit de sommeil avec une heure de plus grâce au passage à l’heure d’hiver.

3. Le jour J, avant le départ

03_departDimanche matin, réveil à 3h30, pour un départ à 5h15. Ça pique un peu, mais j’ai plutôt bien dormi. Petit déjeuner vite avalé et préparation du matos pour la course. Ici, on n’est pas dans la haute montagne, donc le matériel obligatoire est restreint, et ça fait bien plaisir ! Frontale, eau, bouffe, numéro d’urgence et c’est tout. Du coup, mon petit sac Nathan FireCatcher va être suffisant pour transporter ça. La météo prévue semble idéale, pas trop chaud et pas de pluie. Normalement je ne devrais pas avoir besoin de remplir ma poche à eau durant la course, juste les flasques. Je tente pour la 1ère fois la boisson Gu Brew saveur Lemon Tea, dans les 2 flasques. J’ai choisi de mettre aux pieds des HOKA SpeedGoat, malgré le peu de kilomètres que j’ai parcourus avec (2 sorties au total). J’enfile un sac poubelle pour éviter de prendre froid et c’est parti direction le départ. On y va en trottinant, ça sera un échauffement suffisant.

J’aurais peut-être dû écouter Christophe concernant les pommes, car je sens que ça commence à faire de l’effet :) Heureusement je connais un petit coin tranquille que l’on avait expérimenté l’année dernière avec Jonath. Je fais mon affaire et comme d’habitude je suis à la bourre pour le départ. J’entends au loin le discours de Gilles BERTRAND, l’organisateur, et la musique d’Era qui démarre alors que je suis encore à 500m au-delà de la ligne de départ. J’espère pouvoir rentrer par devant, comme l’année dernière, mais malheureusement une bénévole fait du zèle et m’empêche d’accéder à la ligne, en me disant « C’est trop tard, maintenant tu attends sur le côté que tous les coureurs soient passés ! ». Bien sûr, et mon cul c’est du poulet. J’enjambe les barrières une première fois pour passer côté spectateur, puis une deuxième fois pour rentrer dans le sas élite. Il y a un peu d’espace donc j’en profite pour me rapprocher de la ligne.

30_nico0Il était temps, le compte-à-rebours commence ! Juste le temps de saluer Olivier COUTO et Sylvain PERRIN (vainqueur de l’Intégrale des Causses 2014), deux coureurs que je croise souvent en région parisienne. Les fumigènes rouges s’allument et les fauves sont lâchés. Contrairement à l’année dernière, l’américain Zach MILLER n’est pas là pour dynamiter la course et le rythme me paraît bien moins soutenu sur la portion de route. Je suis à 50m de la tête de course et la distance reste constante. J’encourage Sylvaine CUSSOT (victorieuse du TTN long 2015) et Maud GOBERT (championne de France 2015) en les doublant, elles représentent la France dans le match against the World.

4. En route vers Peyreleau, 23ème km

Au bout de 2km, il est temps de passer aux choses sérieuses : on attaque la côte de Carbassas, une montée d’environ 4km pour 450m de D+. Le début se court plutôt bien, mais je n’hésite pas à marcher quand la pente se fait trop raide. Des spectateurs m’annoncent environ 60ème au début de la côte. J’alterne marche et course pour éviter le mal de dos que j’avais eu l’année dernière dans cette même côte. Aucun souci cette année, je me sens bien, il fait bon et je commence même à suer à grosses gouttes alors qu’il fait encore nuit. Certains sont en K-Way ou manchettes, je me demande comment ils font.

J’arrive sur le plateau assez rapidement, la côte m’a vraiment semblé courte. Je pense que les cols sur les courses alpestres m’ont habitué à passer bien plus de temps dans les montées. Une bonne portion de plat m’attend maintenant, toujours à la frontale en attendant le lever du jour. La tête de course est déjà loin, mais la densité sur cette course fait que je ne suis jamais seul pour le moment. Un coureur me passe sur un rythme qui me paraît correct donc je m’accroche. Son dossard m’indique qu’il est de la Team Afrique-du-Sud. Ça se vérifie un peu plus loin, quand il tape son pied dans une racine, il ne dit pas « Aïe » mais « Ouch » :)

40_roquesaltes1Finalement, il est un peu rapide pour moi et je le laisse s’éloigner après le premier pointage (km 8). Je passe en 45ème position, après 44 minutes de course. Je m’arrête peu après pour une 1ère pause technique (courte), où je perds 5 ou 6 places, mais il y avait urgence !

J’attaque la descente vers Peyreleau, le 1er ravito. Le parcours a été modifié cette année, nous n’empruntons pas le même chemin. Déjà l’année dernière il était compliqué de dépasser dans la descente (mais derrière Pierre BUSTINGORRY c’était plus facile), mais là ça devient impossible : c’est un petit single en dévers le long d’un ravin, très joli mais très casse-gueule ! Assez vite on se retrouve à 6 coureurs les uns derrière les autres, au rythme du premier de la file… J’en profite pour récupérer, en attendant que le sentier s’élargisse pour pouvoir dépasser.

Ce n’est qu’un peu avant d’arriver sur Peyreleau que je peux enfin passer, de manière assez acrobatique. L’année dernière, Albin, un collègue de Jonath, était présent sur chaque ravito pour nous faire l’assistance. Cette année il faudra faire sans lui, je suis livré à moi-même ! Je garde donc ma frontale même si le jour pointe maintenant le bout de son nez. Si tout va bien, je pourrais la déposer au prochain ravito où la femme d’Alex devrait être présente.

Je passe au ravito (km 23) en 47ème position, après 1h51 de course, soit 8 minutes de plus que l’an passé. En effet la descente était moins raide et plus longue. Je prends le temps de manger un peu, pâtes de fruit, banane, et barre aux céréales, 2 verres de St-Yorre, puis je repars de plus belle vers ma 2ème pause technique (courte), avant d’attaquer la 2ème côte du jour.

5. Direction Saint-André de Vézines, 33ème km

41_roquesaltes2Le début est plutôt raide, donc je marche pour éviter de puiser dans les réserves si tôt dans la course. Un coureur arrive peu après dans mes traces. Je sors le classique « Tu veux passer ? » auquel il rétorque « Sorry, I don’t speak French ». Ni une ni deux, la traduction sors de ma bouche avec un accent anglais approximatif : « Do you want to pass? ». L’essentiel est qu’il me comprenne : « Yeah, sure ». Je le laisse donc passer puis j’essaye de me caler dans sa foulée. Son dossard m’indique qu’il est de la Team USA, c’est Jared HAZEN, un jeune de 20 ans qui a terminé 3ème sur la Western States 2015. Je parviens à le suivre quelques minutes, mais je remarque assez vite qu’il ne marche jamais ! Même quand la pente est très raide, il continue de trottiner. Du coup, il finit par me distancer car je préfère continuer sur un rythme plus raisonnable dans cette ascension.

Comme pour la première côte, j’arrive au sommet en ayant l’impression que la montée est passée très rapidement : c’est bon signe, ça veut dire que j’ai des bonnes jambes dans les côtes. J’arrive maintenant sur une section roulante de quelques kilomètres avant le 2ème ravito, durant laquelle il faut avoir de l’énergie pour envoyer un minimum. Je rattrape déjà pas mal de coureurs qui sont partis trop vite et je reprends même mon pote américain qui semble moins à l’aise sur le plat. C’est là que je me rends compte que la connaissance du parcours est un sacré avantage : je sais à quoi m’attendre et donc je me préserve en conséquence pour ne pas subir la fin de course.

42_nico1Je sors des sous-bois pour entrer dans le petit village de Saint-André-de-Vézines, le 2ème ravito (km 33). Je passe en 36ème position, en 2h54. Par chance, je repère la femme d’Alex qui vient d’arriver et je peux lui déposer ma frontale : encore merci Marie, car sans toi je crois que j’aurais dû la garder toute la course sur la tête par manque de place dans mon sac ! Au ravito, je remplis d’eau une de mes flasques tout en reprenant des forces à base de banane, puis je repars en direction de La Roque Sainte-Marguerite, le prochain point d’eau.

6. On file vers La Roque Sainte-Marguerite, 44ème km

À peine sorti du village, je sens que mon ventre fait des siennes. Je connais bien cette sensation et je ne me vois pas courir encore 40 bornes dans cet état. Il est donc nécessaire de m’arrêter pour une grosse pause technique. Ici ? Ah non, il y a un photographe à 20m, je vais plutôt continuer encore un peu ;) Ce sapin tombe à pic, je m’abrite, fais mon affaire, et repars en ayant perdu à peine 1 minute et 3 places (dont mon pote américain). Bon finalement je regrette un peu d’avoir mangé autant de pommes bio la veille :) Je repars donc plus léger, sans problème de ventre. La portion entre Saint-André et La Roque est vraiment jolie : on domine une vallée sur la gauche, et on courre sur un plateau avec peu de végétation, plutôt minéral. J’apprécie ce paysage et je me sens encore en forme, donc tout va pour le mieux.

Je rattrape un coureur sur ce single parcourant le plateau, et à peine m’a-t-il entendu qu’il s’écarte pour me laisser passer, tout sourire. C’est un coureur de la Team Japon, et leur réputation n’est pas usurpée : ils sont vraiment très aimables. Je le vérifierai d’ailleurs tout au long du parcours, car j’ai doublé 4 japonais, et à chaque fois ils avaient ce même comportement. Ils sont contents d’être là et ça fait plaisir à voir !

43_paysage2Il est temps désormais de descendre vers La Roque Sainte-Marguerite, via un petit single en lacets duquel nous avons une superbe vue sur la vallée. Des spectateurs sont présents tout au long du parcours et nous encouragent avec leur voix ou des cloches. La descente est très agréable, je peux enfin me faire plaisir et accélérer un peu sans être bloqué comme dans la 1ère descente. Malgré un léger échauffement sous le pied au bout d’une heure de course (qui est passé relativement vite), je suis très satisfait des SpeedGoat : dans la descente pleine de caillasse, je peux bourriner sans me soucier d’éviter les cailloux, l’amorti de la chaussure fait le reste.

Je passe à La Roque (km 44) en 29ème position, après 3h49 de course. Encore une trentaine de kilomètres et pas de signe de fatigue pour le moment, pourvu que ça dure ! Je ne m’arrête pas au point d’eau, j’ai largement de quoi tenir jusqu’au prochain ravito qui se situe 4km plus loin. Par contre, je prends un gel (Gu parfum caramel au beurre salé) avant d’attaquer la côte qui monte jusqu’à Pierrefiche, car j’ai le souvenir qu’elle est assez raide (3km et 460m de D+). Sur le pont avant d’attaquer la côte, je reconnais Aurélien COLLET, vainqueur de l’Endurance Trail des Templiers quelques jours plus tôt. Il m’encourage et ça me booste pour la suite.

7. Les choses sérieuses commencent, direction Pierrefiche

45_nico2Les choses sérieuses commencent : la côte débute avec un pourcentage bien costaud. Du coup ça me permet de voir mes concurrents plus haut : je reconnais mon pote américain, toujours en train de courir sur ce mur ! C’est un taré le mec :) Cependant, il ne va pas plus vite que moi ce coup-ci, et je le rattrape peu à peu, en marchant sur un bon rythme. Je fais l’effort pour recoller, mais je ne le dépasse pas, c’est un coup à se cramer. Il va donc me faire le rythme pendant toute la montée, et ça aide énormément. Nous doublons encore quelques coureurs pendant cette ascension, c’est toujours ça de pris.

Tout comme les 2 premières côtes, celle-là passe vite et il faut relancer une fois arrivé en haut. Il y a une petite partie en faux plat descendant pour arriver sur Pierrefiche. Comme j’ai bien profité de Jared pendant toute la montée, c’est à mon tour de le relayer quand le profil est plus roulant. J’en profite pour travailler mon anglais et lui annoncer les prochaines difficultés du parcours : une longue section casse-pattes entre Pierrefiche et Massebiau où il faut être capable de courir, puis le mur du Cade en plat de résistance et enfin la pouncho d’Agast en dessert.

Nous arrivons ensemble à Pierrefiche (km 47), en 24ème position après 4h16 de course. Il s’arrête aux tables réservées aux teams, tandis que je continue vers le ravito classique quelques mètres plus loin. Je remplis mes flasques tout en me restaurant. Les tartines au roquefort me font de l’œil, mais je préfère rester au sucré et garder les tartines pour l’arrivée. En plus il faut garder de la place pour l’aligot d’après-course !


8. Il va falloir être fort, objectif Massebiau, 66 km.

50_paysage3C’est maintenant qu’il va falloir être fort : jusqu’à Massebiau, l’alternance de montées et descentes est vraiment dure à encaisser et je sais que c’est là que je peux doubler un maximum de coureurs mal en point. Je me fais donc violence pour marcher au minimum et relancer dès que la pente me le permet. Dans les descentes, j’essaye d’envoyer la sauce tout en restant en mode « économie d’énergie ». Je dépasse l’ami Jared dans une descente technique et je ne le reverrai plus par la suite : il finira 24ème et 1er espoir, bravo.

Là encore, les paysages permettent de s’évader un peu et d’oublier qu’on a mal aux jambes. Les rochers prennent des formes aléatoires et laissent juste assez d’espace pour permettre le passage de l’homme. Dans les parties techniques, je rattrape encore du monde, et dans les côtes aussi, la fatigue commence à peser sur les organismes : profitons-en tant que ce n’est pas mon cas.

Un nouveau pointage (km 53) a fait son apparition, j’y passe à la 17ème place en 4h53. J’aborde à présent une section plus plate, où l’on retrouve une végétation plus dense. Il faut relancer pour conserver une bonne vitesse, et ça devient difficile. Heureusement la descente arrive bientôt, donc je vais pouvoir récupérer. Mais avant, je dois à nouveau m’arrêter pour un problème gastrique. Vérification des photographes : OK. Hop, ni vu ni connu, ça fera à manger pour la faune, ou de l’engrais pour la flore. Et tout ça sans perdre de place cette fois.

55_nico3J’attaque la descente vers Massebiau, qui a été modifiée depuis l’édition précédente (enfin, c’est ce qu’on m’a dit, car je ne m’en suis pas rendu compte !). Je me fais plaisir à nouveau, ça fait du bien de retrouver un peu de vitesse. Les descentes passent vraiment bien avec ces chaussures. Cependant, je ne double personne : ça paraît logique, ce n’est pas dans les descentes qu’on craque, mais plutôt dans la terrible montée du Cade qui arrive ! Pour m’y préparer, je prends un 2ème gel (Gu parfum fraise-banane).

Je passe à Massebiau (km 66) en 6h04, à la 15ème place. Ce n’est qu’un point d’eau, mais comme chaque année, il y a foule au pied de la côte. Petite anecdote : je m’arrête avant le point d’eau, devant les poubelles, et les spectateurs se demandent ce que je fais à fouiller dans mes poches. Je jette alors mes gels vides et tout le monde applaudit mon geste ! Sur le moment ça m’a fait marrer, mais ça me rappelle que certains osent encore jeter leurs déchets dans la nature pour gagner 2 secondes, et ça c’est triste… Bon ce n’est pas tout ça, mais j’ai une montée sèche de 500m de D+ sur 3km à gravir, et l’année dernière j’avais souffert. Le point positif cette année, c’est qu’il fait beaucoup moins chaud. Je remplis quand même mes flasques une dernière fois, pour être sûr d’avoir assez d’eau jusqu’au bout.


9. La montée du Cade

60_vue_viaducJe sais ce qui m’attend, donc je pars doucement en marchant, mains sur les cuisses. Le début est raide, c’est là qu’il y a le plus de monde pour encourager, c’est la folie ! J’aimerais bien être capable de courir pour impressionner tout le monde, mais c’est quand même plus raisonnable de marcher : il reste encore 10 kilomètres qui ne sont pas les plus faciles.

Même si le soleil est voilé, j’ai chaud et je sue à grosses gouttes. Je m’hydrate régulièrement pour ne pas risquer la déshydratation. J’essaye de courir dès que possible, à des endroits où je ne pouvais pas l’année dernière. C’est sûr, je suis plus frais que l’an dernier au même endroit. Je double 3 coureurs durant l’ascension, c’est dur pour tout le monde ! Une trentaine de minutes plus tard, des spectateurs m’annoncent la ferme du Cade à 5 minutes, ça veut dire que je suis en haut. Plus qu’une descente, une côte, et une descente ! La portion plate jusqu’au ravito me semble quand même longue, dur de relancer après une côte aussi dure. Après vérification, il s’avère que j’ai gagné 4 minutes sur la montée du Cade par rapport à 2014 (32 minutes VS 36 minutes).

70_puncho_dagastJe passe au Cade (km 69) à la 12ème place en 6h36. Je me ravitaille assez rapidement puis repars dans la descente, en espérant retrouver un peu de forces car j’ai les jambes bien dures. La pente est plutôt douce au début, puis ça devient raide et technique. Il faut rester lucide pour éviter la chute, mais je suis encore à mon aise dans les descentes. Je ne vois plus personne, ni devant ni derrière. J’en profite pour faire un dernier arrêt technique avec vue sur le viaduc de Millau : quelle chance d’être là !

En bas de la descente, il y a quelques bosses avant d’attaquer la dernière difficulté du jour. Je suis vraiment entamé et je n’arrive pas à courir autant que je le voudrais. De toute façon, j’ai fait le plus dur, la différence ne se fait pas vraiment sur ce dernier mur car tout le monde est forcé de marcher (sauf peut-être mon ami Jared…), ou plutôt d’escalader.

Cette fois, ça y est : je suis aussi cuit que l’année dernière au même endroit ! J’ai repoussé l’échéance mais maintenant il faut serrer les dents et grimper jusqu’à l’antenne que l’on voit plus haut. Je ne vois toujours personne devant (ou devrais-je dire au-dessus), ce n’est pas très motivant… Je poursuis mon effort en utilisant les mains pour me hisser sur cette paroi abrupte. Cette antenne est si proche et si loin en même temps, on n’y arrive jamais ! Les encouragements des spectateurs me poussent vers le sommet et j’arrive au dernier escalier avant de basculer dans la descente vers Millau. Ça y est, je suis au sommet ! Pas le temps de se retourner pour profiter de la vue, je m’engage dans la forêt pour rejoindre l’arrivée.

10. La surprise du Chef : la grotte du Hibou

73_grotte_hibouIl reste néanmoins la surprise du chef pour clore ce savoureux parcours : la grotte du hibou. Pendant la descente, on remonte quelques mètres pour s’aventurer dans ce passage sombre où l’on avance à tâtons. Je ressors sous les encouragements des spectateurs et continue ma chevauchée vers l’arrivée. Les jambes sont dures et la pente est raide, c’est dur de garder un bon rythme. À vouloir aller trop vite, je finis par glisser, et une belle crampe apparaît dans mon mollet. Ça ne m’arrive quasiment jamais, donc je ne sais pas quoi faire pour la faire passer.

Finalement, ça passe assez vite et je peux reprendre mon allure. En sortant de la forêt, j’ai une bonne vision sur le chemin qu’il me reste à parcourir, et je ne vois personne. Je suis assez confiant sur le fait que je ne me ferais pas rattraper (peut-être trop vu les écarts à l’arrivée), donc ma place semble jouée. Je finis sans trop forcer pour me classer 12ème en 7h31m10s, soit 9 secondes de plus que l’année dernière, alors que le parcours fait bien 2 kilomètres de plus (par exemple, le vainqueur Benoît CORI a perdu 8 minutes par rapport à l’année dernière).


11. L’après-course en attendant l’année prochaine

75_arriveeJe suis très satisfait de ma course, et de mon résultat. Bon, j’aurais quand même bien aimé battre le champion du monde, mais ce sera pour une autre fois :) Il faudra pour cela que j’arrive à être en forme jusqu’au bout, même dans la montée finale. Ma 12ème place me permet d’être réinvité à nouveau pour la prochaine édition : j’espère pouvoir atteindre le top 10 sur ce parcours que j’apprécie tant pour ces paysages que pour sa difficulté.

En attendant, place au repos : je récupère mon Tee-shirt à manches longues de finisher, ainsi qu’une plaque en métal gravée « TOP 100 Grand Trail des Templiers 2015 », la classe ;) Quelques tartines de roquefort au ravito, puis direction l’aligot pour s’en mettre plein la panse ! Qu’est-ce que c’est bon ! Rien que pour ça je reviendrai. Une deuxième assiette pour être sûr que c’est toujours aussi bon, puis direction la douche en attendant les autres.

80_chauchauLe retour en voiture le dimanche soir était presque plus dur que la course : il a fallu bien se relayer au volant car la fatigue se faisait sentir. Et le lundi au boulot n’était pas non plus une sinécure :) En tout cas, j’ai hâte de remettre ça l’année prochaine.

C’était le dernier objectif de l’année 2015, mais il me reste néanmoins quelques petites courses du coin pour la fin de l’année (Course Royale, Flambeaux, Route des 4 Châteaux, Vertrail, …).


RESULTATS

179

90_team_japan

Nico