Le Trail de la drome, un week-end plein de péripéties par Jonathan DUHAIL

 

Trail de la Drôme, 22 kils, 1100mD+, Buis les Baronnies (26),

Dimanche 19 avril 2015, Jonathan DUHAIL, Team Outdoor Paris




Trail-Drome-3-parcours-au-choix-le-19-avrilSuite à la déception lors de la course du Ventoux, avant laquelle je n’avais pas pu m’entrainer comme je le souhaitais à cause d’une douleur à l’aine, et durant laquelle j’ai galéré dans les descentes comme jamais à cause de cette douleur, surtout dans la neige, j’ai écouté les conseils d’Agnès et j’ai pris rendez-vous chez l’ostéo.

Après la première séance, les douleurs étaient déjà beaucoup moins violentes et j’ai pu refaire quelques séances de vitesse. Le WE suivant, j’ai pris part au trail du Josas sur le 35km, accompagné d’Agnès sur le 20km, et de Nico et d’autres coureurs d’Accrorun sur le 35km. Résultat : une première place, et des douleurs presque inexistantes durant la course. La deuxième séance d’ostéo a eu lieu le lundi suivant, et suite à celle-ci les douleurs ont disparu entièrement. Je fais juste attention à m’étirer correctement et à faire quelques petits exercices pour éviter une rechute.

Il était temps de réussir à s’en débarrasser, pour pouvoir faire une belle course le week-end suivant au Trail Drôme 22km, qui est une manche du TTN court. C’est la première manche à laquelle Nicolas et moi participons cette année, avec Agnès comme accompagnatrice de luxe, qui sera là pour nous encourager et faire les photos. La distance de 22km n’est pas pour me rassurer, car ce sera vraiment extrêmement court, et en plus il y a quand même 1100m D+ annoncés, donc il va falloir que j’avance en descente si je ne veux pas rater encore une course…Et comme chacun le sait maintenant, la descente technique c’est ma grande spécialité !!!

 

2015-04-18 13.44.56Départ donc le samedi matin en TGV pour Avignon avec Nicolas et Agnès pour arriver à Avignon vers 11h30. Nous récupérons la voiture de location à la gare  et  nous nous rendons au gite réservé à Buis-les-Baronnies, lieu de départ de la course. En arrivant sur place nous sommes accueillis par une véritable bassecour avec poules, paon, chien, chat, canards et…..  surtout des oies !!! A peine sorti de la voiture, je me fais foncer dessus par le mâle d’un couple d’oies, qui voulait absolument me becqueter les mollets !!

Heureusement, Agnès est venue à mon secours, elle est vite devenue pote avec l’oie, pour que je puisse m’éclipser. Mais pendant tout le week-end, dès que je me trouvais seul à proximité, je me faisais foncer dessus et attaquer tout de suite :) J’ai appris par la suite qu’elle attaquait même les propriétaires Ces derniers ont été très surpris qu’Agnès puisse lui faire des câlins et le caresser sans problème. Une grande amitié était née tant et si bien qu’ils ont même proposé à agnès de repartir avec !!!

carte dromeBertrand, qui habite en Ardèche, est venu nous rejoindre pour passer le week-end en notre compagnie. Il est venu avec deux athlètes de son club, qui sont là pour jouer la victoire, et il courra lui aussi. Nico, Agnès et moi partons faire une petite sieste bien méritée, avant de se lever (difficilement) vers 17h00 pour aller chercher les dossards et reconnaitre le début du parcours. Il fait un temps superbe ce samedi après-midi, et il fallait mieux en profiter un peu, vu le temps pourri annoncé pour le lendemain.

On récupère donc nos dossards sans problème, et on constate avec soulagement que nos numéros nous permettrons de partir dans la première vague (il y aura deux vagues de 500 partants). Agnès nous accompagne ensuite pour notre petite sortie de veille de course : 35min de footing pour reconnaitre le début du parcours : 1.5km de route plutôt plate pour commencer, avant de bifurquer dans un single très étroits et avec un gros pourcentage. Il ne faudra pas trop trainer pour se placer au départ, sous peine de perdre du temps…

2015-04-19 09.16.15Après un bon repas, et une bonne soirée à discuter tous les quatre, on décide de préparer les affaires pour le lendemain, et de ne pas se coucher trop tard, parce que le réveil est programmé à 6h15 pour un départ de la course à 9h30. Au niveau du matériel obligatoire, nous devons emmener une veste de pluie, une couverture de survie, et 500mL de boisson. Bertrand, Nicolas et moi choisissons donc tous les 3 de prendre un sac pour y mettre ce matériel. Pour ma part, je prendrais le même que celui que j’avais au trail des 3 Châteaux : le sac 1L de chez Salomon, où j’ai trouvé la place de rentrer la veste et la couverture dans les poches sur le côté, vu qu’il n’y a pas de poche dans le dos.

Le lendemain matin, évidemment le réveil fait mal, mais tout le monde se lève avec le sourire, vu qu’on va quand même se faire plaisir sur les chemins ! Après un petit-déjeuner vite avalé, je me recouche une grosse demi-heure, mais sans réussir à me rendormir, et puis c’est l’heure de se préparer. La pluie est bien au RDV comme prévu, et c’est sur un terrain glissant qu’on prendra le départ. Nico et moi changeons donc nos plans pour les chaussures, et nous optons donc tous les deux pour des XT4 en bon état (avec encore des crampons quoi) : je sors donc du placard la dernière paire neuve qu’il me reste, et Nico prend une paire encore en assez bon état. On devrait pouvoir passer partout avec ça !


P1270758En sortant, on se rend compte qu’il ne fait pas bien chaud, et c’est vraiment un gros point positif qu’Agnès soit là pour pouvoir récupérer les affaires au départ, afin de rester au chaud le plus longtemps possible. Pour l’échauffement, on retrouve les deux athlètes de Bertrand, Jaouad ZEROUAL et Fabien MERCHAT. On part s’échauffer tous ensemble, et la photographe s’échauffe aussi sous la pluie en nous mitraillant de photos. Après plusieurs pauses au toilettes pour les uns et les autres, on se rapproche du départ, et on se rend compte qu’il y a un sas préférentiel : aucun de nous 5 n’a de dossard préférentiel (les 50 premiers numéros), et on se dépêche donc de rentrer dans la zone de départ. Bertrand négocie avec les organisateurs, et finalement on peut tous rentrer dans le SAS préférentiel, c’est quand même mieux :)

Juste avant le départ, Nico et moi ressortons pour aller une dernière fois soulager nos vessies, et en revenant on se retrouve donc dans le fond du SAS préférentiel, avec beaucoup de monde devant. Le départ est donné, et comme on connait le parcours, je sais qu’il faut que je me force un peu au départ à partir fort, pour remonter sur la tête avant le single qui monte raide au bout de 1.5km. Je pars donc à un rythme élevé, pour recoller au groupe d’une quinzaine de coureurs emmené par Jaouad, qui a visiblement décidé de partir très fort. Je vois Agnès au bout d’1km, pour les derniers encouragements avant le ravito du 15ème km, le seul endroit où elle peut venir nous voir sur le parcours.

P1270765Au moment de rentrer sur le single, je me trouve en 13ème position environ, et comme prévu, c’est bien glissant ! Je ne regrette pas le choix des chaussures. Même en m’étant placé assez tôt, il y a quand même des ralentissements, et on piétine parfois. Quelques mecs sont comme d’habitude hyper stressés, et tentent de passer par tous les moyens, mais je décide de rester tranquille pour ne pas m’épuiser direct, surtout que 500m plus loin, le chemin redevient plus large et il sera de nouveau possible de doubler.

La première partie de la course a un profil montant sur 9km, avant une descente de 5km, puis de nouveau une côte de 4km, avant la descente finale de 4km.




carte drome 2


TrailDrome2015-®CRESPEAU_DSC2819Dès que le chemin redevient un peu plus roulant, je relance
, et essaie de revenir sur les concurrents devant moi. Je double quelques personnes pendant que nous sommes sur des chemins en faux-plat montant, en gardant un rythme constant. Depuis le départ, je ne me sens pas super bien, mais j’arrive quand même à courir à un bon rythme, et je me dis que les sensations vont arriver au fur et à mesure.

Au bout de 20min en effet, je me sens mieux, et je sens que ça va aller pour bien finir la course (à part un peu d’appréhension sur les descentes). Après 30min de course, on arrive sur la partie raide de la pente, et le chemin redevient un single. Nous avons parcouru environ 7km, donc il y a 2km de single avec des pourcentages plutôt forts qui nous attendent.

0157_8393C15Devant moi, je vois trois coureurs, et j’en vois aussi trois quand je me retourne. Les écarts ne bougent pratiquement pas pendant l’ascension. Comme la course ne dure que 22km, je décide de tout courir tant que je sens que j’ai des réserves, et j’arrive au sommet en ayant couru tout le long. Un des concurrents devant moi faisait une alternance marche/course, mais je ne lui ai pratiquement rien repris.

Arrive la première descente, dans laquelle je sais qu’il va falloir que je me fasse violence pour ne pas perdre tout le travail effectué en montée. A ma grande surprise, elle n’est pas très technique, et même le fait qu’elle soit humide ne me gêne pas trop. Je descends sur un rythme qui me semble plutôt bon, et sans aucune douleur à l’aine, ce qui est rassurant.

Un des mecs qui était arrivé juste2015-04-20 10.36.10 derrière moi au sommet me rejoint, mais lorsque je lui propose de le laisser passer, il me répond que le rythme lui convient, ce qui me rassure :) On descend comme ça pendant 4km, en rejoignant une route au bout d’un moment, et le rythme s’accélère donc encore. Je comprends à partir de ce moment que la descente (quand on la fait vraiment rapidement), bah ça fait mal aux cuisses !!!

On arrive au 13ème kilomètre, et la route se remet à monter, donc je relance, pour essayer de revenir sur deux concurrents que j’ai en point de mire. Je sais en plus qu’Agnès sera là aux environs du 15ème km pour m’encourager, ce qui me motive à tout donner.

P1270799Je mettrai deux km à revenir sur les deux concurrents, et je suis à leur contact lorsque j’aperçois Agnès, dans une pente bien raide en train de faire des photos. Elle m’encourage, et m’annonce 9ème à 4min35sec de la tête de course. Bon pour la victoire c’est râpé ;), mais on va essayer au moins de rester dans le top 10 !!

Toute la partie single montée puis redescente vers Buis sera effectuée avec un traileur du team Buff, et ça nous a permis de ne pas nous relâcher et de continuer à envoyer dans une partie plus rocailleuse que la première, et où les cuisses commencent à être vraiment fatiguées. Pendant la descente, on distingue Buis, et je sais donc que l’arrivée est proche, sans difficulté restante. J’allonge la foulée et distance mon concurrent, pour revenir encore avant l’arrivée sur un autre concurrent. Je pense donc finir à la 6ème place d’après ce qu’on m’avait annoncé sur le parcours, et le nombre de personnes doublées, mais je suis classé au final 8ème.

P1270825Agnès m’attend à l’arrivée, trempée et complètement frigorifiée. Elle me dit que Jaouad a gagné, et Fabien fait 4ème. Ils ne rigolent pas les Ardéchois !!

Je lui demande où sont Bertrand et Nico : elle me dit alors que Nico est tombé dans la première descente (Agnès vous donnera son ressenti de la course je pense en intro de ce récit), et qu’il saignait, mais impossible pour le moment de savoir où il était, et que Bertrand n’allait pas tarder. On décide donc d’attendre l’arrivée de Bertrand, puis d’aller demander au PC course ou au PC secours des nouvelles de Nico. Ils n’ont aucune nouvelles, et cela me rassure plutôt, car je me dis que s’il y avait quelque chose de grave, ils auraient forcément été au courant. On décide d’attendre un peu voir s’il arrive, et en effet, quelques minutes après Bertrand c’est un Nico avec la tête complètement ensanglantée qu’on voit passer l’arrivée.

 

2015-04-19 13.39.50Nico se rend alors au PC médical pour se faire soigner, pendant qu’on va chercher les affaires sèches à la voiture. Les médecins lui disent qu’il va falloir se faire recoudre la lèvre avec trois points de suture, et assez rapidement pour éviter les cicatrices.

On repasse donc au gîte pour que Nico puisse se doucher, faire son sac, et pendant ce temps je lui prépare un pique-nique, car on doit le redéposer au train dans l’après-midi, et on ne sait pas le monde qu’il y aura aux urgences. Finalement à Vaison-la-Romaine les urgences sont vides, et Nico passe rapidement, pour finalement ressortir avec les points. Il est quand même bien amoché, et a plusieurs endroits du visage ensanglantés : l’oreille, la lèvre, le front, le nez, …

P1270850Les jours suivants, il aura aussi assez mal à la tête, et on s’est dit que ça aurait pu être pire.  Pour la prochaine fois, j’essaierai de lui donner des leçons de descente ;)



Résultats : 


traildrome classement