L’Ultra-trail de la Brie des Morin réussit au TOP


avec Pierre BUSTINGORRY qui signe sa seconde victoire
Ultra Trail de la Brie des Morin, 87 kils, 2000m D+, Saint Cyr sur Morin (77)


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Mot de l’organisation (http://www.ultratrailbriedesmorin.fr/) :

« La seconde édition de l’Ultra Trail de la Brie des Morin s’est déroulée avec des conditions météo, meilleures que celles attendues…seuls les participants de la course de 87km ont du subir les fortes averses de la fin d’aprés-midi. En bouclant le parcours en 07H25,  Pierre Bustingorry  a amélioré de presque 30 minutes le temps de David Wamster, vainqueur en 2014. Omelle Pluton remporte la 1ère place du Classement féminin en 11H12.« 

7C’est vendredi, la météo annonce un temps moyen ce weekend donc la sortie vélo est annulée et ma copine doit bosser ce samedi…Je ne sais pas quoi faire, faut que je me trouve une occupation et vite ! Un pote m’a branché sur un 30km qui a l’air bien sympa dans l’Est de Paris, à St Cyr sur Morin. Je ne connais pas le coin et le parcours à l’air bien sympa, ça me motive ! L’inscription en ligne n’est plus possible donc j’appelle l’organisateur qui me parle de la grande course du weekend, le 87km !  30 min après je le rappelle et me voilà inscrit sur cet UTBDM (Ultra Trail de Brie Des Morin) de 87km. Je n’ai jamais couru aussi long mais une chose est sûre, ça va occuper mon samedi ! J

Le lendemain matin, je suis en tenue -short, T-shirt jaune TEAM OUTDOOR PARIS, HOKA Clifton aux pieds et tout l’équipement dans le sac – prêt à en découdre. Petite anecdote : dossard 100, dernier inscrit ! Mais pas pour autant rassuré (et oui cette année je m’étais dis que je ne passerai pas au dessus de 42km en course, donc pas d’entraînement pour le long dans les jambes…).

Je retrouve David WAMSTER en allant au départ au dernier moment. On discute un peu et lorsque le départ est donné on est encore en queue de peloton. Pas d’inquiétude, ça part cool et la piste est large. En 2km nous voici revenu en tête de course où l’on retrouve Luca PAPI notamment. David, vainqueur de l’an dernier, part à son rythme dès les premiers kilomètres. Il connaît cette course et il se connaît bien, je vais donc essayer de le suivre et advienne que pourra !

2La première partie de course est très sympa, en sous bois, traversées de rivière, des bosses et des relances. Nous sommes sur une allure sympa et je fais plus ample connaissance avec David. Le temps passe vite et nous passons le premier ravito au 18ème kil avec une bonne avance (nous n’avons pas les écarts mais nous n’apercevons rein à 5min dernière nous à peu près). Il semblerait que, hors défaillance, la course se joue entre nous deux !

Les kilomètres continuent de passer vite, le rythme reste soutenu. David m’annonce régulièrement des 4’ au kilo (15km/h) dès que le terrain devient plat. Cette allure me convient pour le moment mais je profite quand même des descentes pour prendre quelques 10aine ou 100aine de mètre sur David afin de m’alimenter tranquillement et de souffler un peu en l’attendant.

Nous passons le marathon en 3h18. Nous ne sommes pas encore à mi-course et David est bien, visiblement mieux que moi et décide d’accéléré un peu. Je m’accroche quelques kilomètres avant de le laisser partir. Et oui, la course est encore longue et je commence à sentir mes cuissots. Je suis venu ici surtout pour prendre du plaisir quand même, pas pour souffrir ! Alors cool…

3D’ailleurs j’en profite pour sortir mon téléphone et appeler ma copine ! Première fois que je fais ça en course mais c’est vraiment sympa, ça permet, pendant 30min, de s’évader un peu et de ne plus penser à la course. Bon je n’y pensais tellement plus que je me suis casser la gueule bêtement en courant mais sans casse et avec ma copine qui se fou de ma gueule au téléphone !

Au ravito suivant –le 3ème– vers le 51ème km, je passe avec 3 min de retard sur David. Je vois qu’il n’a pas bluffé, il a tenu son allure pour me mettre 3 min en peu de kilomètres le bougre ! Comme à chaque ravito de cette ultra, je prends mon temps et m’arrête 1 à 2min pour bien manger, boire et remplir les bidons.  Lorsque je repars et jusqu’à la fin de course je suis « à l’aveugle ». Je n’ai pas de GPS et donc aucune idée d’où je suis, de la distance restante…etc. Je demande régulièrement aux bénévoles qui n’ont pas l’air de savoir plus que moi mais qui tentent des « moins de la moitié », « plus grand-chose » !!

Après quelques kilomètres de plus parcourus, je décide qu’il me reste 30kils. Je me dis alors que je suis au départ du maxicross d’il y a quelques mois. 30km je connais et vu mon état de forme ça va le faire !!  Toujours prudent, je n’accélère pas pour autant. Mais avec la musique dans les oreilles, je sens que mes jambes déroulent bien. Je cours bien et je cours partout, même dans les côtes raides. Je ne pense pas pour autant revenir sur David car je vais à mon rythme, toujours cool !

C’est confirmé au ravito suivant, au 63ème kilomètre lorsque l’on m’annonce 5 min d’écart. Je suis plutôt content. Je ne pense toujours pas revenir sur lui mais je me dis que je ne serai pas trop loin à l’arrivée ! Pour info, les bénévoles m’annoncent ici 70km et donc 17 restant. C’est sûr que ça me rebooste bien, mais c’est quand même loin de la réalité… J’avoue m’être bien énervé tout seul sur le parcours avant d’arriver au ravito suivant et sans eau depuis un bout de temps… En même temps, à moi de penser à recharger ma montre avant de partir !! J

4Pour info, sur ces kilomètres plutôt difficiles entre le 45ème et le 76ème (dernier ravito) j’ai usé de plusieurs stratagèmes infaillibles !! Comme dis plus haut, j’ai appelé ma copine et écouté de la musique mais le truc le plus bizarre, le secret je vais vous le dire… Je me suis forcé à sourire ! Et oui dès que je commençais à trop réfléchir, je regardais au loin, le paysage et je me mettais à sourire comme un con, tout seul dans la forêt ! Et ça marche !! J  Bref, je reprends le récit. J’arrive donc au dernier ravito, 76ème kilomètre, et j’aperçois David qui repart tout juste. Il a à peine 1 min d’avance sur moi !

Quelle bonne surprise ! Je prends encore le temps de me ravitailler et pars en chasse avec la certitude que je vais revenir sur lui. Revenir oui, mais gagner pas sûr. Je me dis qu’il a pu s’endormir sur un faux rythme en étant seul devant et que lorsqu’il me verra on va se faire mal jusqu’à la ligne pour se départager… J’en ai mal aux jambes par avance, pas de sprint après un 87km !!!

Je me mets en chasse derrière lui, surmotivé ! Il me voit rapidement et décide de forcer un peu l’allure. Malgré ça, je reviens à son niveau à 7km de l’arrivée dans un monté. Lorsque je le passe, il se met à marcher et me dit qu’il est mort !! Je veux bien le croire, il n’essaie même pas de m’accrocher. Une petite tape dans le dos et quelques mots d’encouragement et je file, la course est gagnée ! Je savoure ces derniers kilomètres.

5Je franchis la ligne en 7h25 et dernier inscrit, premier arrivé ! Je suis vraiment heureux, de cette victoire, surtout face à un concurrent comme David WAMSTER et dans ce chrono bien sympa (nouveau record de l’épreuve). David arrive 20 min plus tard en mode « survivor ». Il est en hypo avancée ! Je pense honnêtement qu’il avait de meilleures jambes que moi aujourd’hui mais la gestion de course fait parti de l’ultra qu’il connaît pourtant très bien. En 3ème position, arrive Philippe GUILLEMIN suivi de Luca PAPI.

L’UTBDM, je le conseille vraiment. Un parcours vraiment chouette, un balisage au TOP, un repas d’après course fait par un vrai chef cuisinier, et pleins de petites attentions pour les coureurs ! Une belle expérience ! Ce que je retiens aussi c’est que le vélo est un bon complément pour le long et qu’il faut vraiment tout utiliser pour positiver en course (bonne bouffe, téléphone aux amis, quelques mots sympa échangé avec les bénévoles, profiter du paysage, sourire…)

Maintenant place à la récup et rendez vous début Juin au trail des Maures dans le sud est pour un 45km qui s’annonce bien technique et aérien ! J

A bientôt !

Pierre

Classement :

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