DUHAIL en mode PATRON au trail de la vallée des Lacs

Trail de la Vallée des Lacs, Trail Tour National, Gérardmer (88), 29 kilomètres, 1300m D+
Au cœur de la course avec le récit de Jonathan DUHAIL, Team Outdoor Poli, dimanche 19 juin 2016
Déjà deux semaines depuis la dernière manche TTN de la Transjutrail!!! Il est temps de remettre un dossard :) Bon, sans rire, le week-end précédent a été assez éprouvant avec un mariage super réussi mais qui a demandé beaucoup d’organisation.
Du coup, le début de semaine avant la course a été plutôt axé sur la récupération : on a eu tous les deux mal aux jambes et beaucoup de fatigue. Le contrecoup sans doute ;) C’est sûr que passer des journées debout à trimballer plein de choses pour que tout se passe pour le mieux le jour J c’est prenant !! Pour fêter ça, on a décidé de partir en « trail de noce » dans les Vosges sur la dernière manche du TTN que je cours cette saison avant les championnats de France à Saint-Martin-Vésubie. Il s’agit du Trail de la Vallée des Lacs à Gérardmer. Ce n’est pas pour rien que l’on surnomme cette ville la « Perle des Vosges » : elle est située au cœur des montagnes, dans un écrin de verdure, avec un superbe lac et des forêts environnantes.
Autant dire que le week-end s’annonce bien : Agnès a pu avoir son samedi, chose assez rare pour être signalée, et j’ai pris aussi mon lundi comme on fait habituellement pour rester une journée de plus sur place et profiter de la région. Trois jours entiers à profiter tous les deux, c’est pas souvent !!! Sur ce trail, on va retrouver deux autres membres du Team Outdoor Poli : Mat (Matthieu BOURGUIGNON) et Ben (Benjamin CEYROLLE, invité TEAM 2016) qui sont venus faire le 55km qui a lieu le samedi. Leur départ étant à 9h00 du mat nous n’avons pas eu le plaisir de les voir courir. Quand nous sommes arrivés, ils étaient déjà en train de manger en compagnie de Romu (Romuald DE PAEPE) dans la grande salle de gymnase proche de l’arrivée.
Romu finit 7ème, Mat 10ème et Ben 81ème. Ils nous racontent un peu leurs courses respectives : en gros les sentiers sont gorgés d’eau et, parfois, on court dans des vrais ruisseaux. Ils se sont quand même fait plaisir avec des passages en crête magnifiques (on n’en aura pas le lendemain nous :( ). Mat et Romu n’ont pas eu des bonnes sensations. Pour Ben, c’était son premier 55 kilomètres. Il est super content de sa course.
Jeudi, lors de la veillée, Ben et Mat ont accepté gentiment de faire mon assistance. Du coup, Agnès décide de prendre également le départ du 29 km, histoire de reprendre un peu la compétition. Manque de chance, c’est bien malade qu’elle arrive dans les Vosges ce samedi. Sûrement une conséquence de la grosse douche qu’elle a prise dimanche dernier pendant le débalisage de la Chasse aux Trésors. Elle a chopé une bonne grosse bronchite et tousse sans arrêt. Vu que les médicaments prescrits par le doc sont sur les listes, elle a décidé de ne pas se soigner avant la compétition. On a quand même acheté un sirop pour essayer d’améliorer les choses. C’est un sirop pour bébé (aucune molécule sur les listes dessus) mais qui, du coup, endort pas mal nous prévient la pharmacienne. Hé ben, c’était pas des blagues, Agnès qui ne dort d’habitude jamais en voiture a dormi pendant les 5h de trajet sans ouvrir l’œil hormis pour le repas du midi ;) Au moins elle sera reposée pour la course…
Nous récupérons nos dossards sans problème. Après avoir souhaité une bonne soirée à Mat et Ben, on décide de partir récupérer le logement qu’on a réservé pour les trois jours. L’appart est situé dans un chalet situé sur les hauteurs de Gérardmer. C’est super spacieux, très bien équipé et doté d’une superbe vue sur le lac de Geradmer. On passe la soirée à se détendre (pour l’un et à somnoler à cause du sirop, pour l’autre) devant le foot. Puis on prépare les affaires pour le lendemain : Agnès part avec ses bâtons car il y a quand même des belles pentes prévues. On a chacun nos vêtements Team Outdoor Poli et notre sac Ultimate. Pour la première fois, je vais aussi pouvoir tester les chaussettes Thyo car j’ai reçu des modèles à ma taille :) Au niveau boisson, je pars comme d’habitude avec une flasque de boisson Eafit et une avec un peu de coca.
Je me pose par contre pas mal de questions sur le choix des chaussures. Soit, je remets les New Balance que j’avais utilisées lors de la Transjutrail (les VAZEE SUMMIT). Soit, je prends les Innov8 qui ont des bons crampons mais qui sont vraiment très légères (ce sont des chaussures minimalistes). Ces dernières m’avaient vraiment beaucoup plues pendant le trail du Josas et leur accroche m’avait convaincu. Je décide donc de partir avec elles étant donné que le terrain est annoncé très spongieux. Ce n’est pas trop l’avis d’Agnès qui me dit que je vais morfler sur les pierres.
Le lendemain matin, on se réveille…sous la pluie ! Il n’y a pas de dossards à aller chercher le jour-même, cette fois. On part quand même assez tôt de la maison car Madame DUHAIL (bah oui fallait bien le placer quand même) aime bien être sur place assez tôt pour bien s’échauffer et être sur la ligne quand même assez tôt. Malgré tout, on arrive sur la ligne avec seulement 3 minutes d’avance. Nous ne sommes pas super bien placés : en quatrième ligne, et décalés par rapport à l’arche. Le point positif c’est que la pluie s’est arrêtée. Ça me fait bien plaisir d’être là au départ d’une des courses du TTN avec ma femme prenant aussi le départ.
Mais, je vais vite me faire rappeler à l’ordre par ladite femme : pas question de lambiner aujourd’hui ! En effet, l’objectif affiché est clairement d’essayer de chercher la victoire ici dans les Vosges. Sinon, calculette à la main partant, le déplacement ne serait pas rentabilisé ;) Même faire une place de 2ème ne sert plus à rien pour le classement du TTN. J’ai, en effet, fait une place de 1er et trois places de 2ème et comme le classement est effectué sur les quatre meilleures courses plus les championnats de France…
Comme prévu, le départ est laborieux vu l’endroit où nous étions placés tous les deux. Il va falloir laisser s’écouler un peu le flux avant de pouvoir partir. Je remonte les coureurs à un bon rythme pour aller me replacer dans le groupe de tête avant la première montée : il y a 1km de route environ, puis on attaque les premières pentes par un single. Après avoir rejoint la tête, je reste dans le groupe d’une dizaine de coureurs pour souffler un peu. En effet, il m’a fallu quand même 600m pour rentrer environ. Je pense à Agnès en espérant qu’elle ne sera pas trop gênée par des mecs partis trop vite devant elle dans le single.
A l’entrée du chemin, je retrouve Ben, Mat et Romu qui sont là pour faire des photos et nous encourager. Léandre SANTIN du Team Buff prend alors la tête dans la montée. Le départ est quand même bien raide. Je suis la cadence sans être plus à l’aise que ça. Ca va ensuite de mieux en mieux et au bout de 2km de montée sur le single, on arrive sur le domaine skiable. Les pentes sont plus raisonnables et les chemins plus larges. Je prends alors la tête pour donner le rythme. Nous sommes quatre en tête de course : Léandre SANTIN (Team Buff, qui a seulement 20 ans et déjà de belles références en trail), Benoît GALAND (le vainqueur de l’an dernier), Guillaume DUSSART (un ancien cycliste qui s’est mis au trail l’année passée et qui fait mal sur tous les trails dans la région) et moi.
A la fin de la montée, je relance sur le plat. Nous progressons toujours à quatre sur des chemins très boueux. Vu que les courses de la veille sont passées par là, c’est vraiment très gras. Les premières petites descentes arrivent. Jusque-là tout va bien : je suis à l’aise et le groupe avance bien. On passe près d’un lac avec des tourbières, Nous empruntons donc des passerelles en bois. Les chemins sont ensuite de nouveau un peu plus techniques. On remonte ensuite un joli coup de cul avant de basculer dans la première vraie descente.
C’est une descente assez technique, avec des pierres, de la boue et des racines. Elle est aussi assez raide. Benoit prend les commandes et me lâche immédiatement. Je vois ensuite que je gène Léandre et le laisse passer. Il me double et rejoint facilement Benoit avant de le dépasser. De mon côté, c’est une vrai galère de courir dans cette descente avec les chaussures que j’ai prises. Les appuis sont difficiles sur les pierres et j’ai les plantes de pieds qui chauffent beaucoup… Bon bah, Ma femme avait raison… Une fois de plus, me dira-t-elle…
Au bout d’un kilomètre de descente, on bifurque sur la gauche et surprise, Mat et Ben sont là. C’est cool de les voir là, ça redonne le moral et en plus, ils ont assuré car ils me donnent les écarts : 45sec de perdues sur la tête de course. En si peu de distance, ça fait mal ! Maintenant, il faut les rattraper, de toute façon, il n’y a pas le choix. Une nouvelle montée bien raide se présente : je suis avec Guillaume qui est resté avec moi dans la descente et on voit Benoit devant nous. Par contre aucune trace de Léandre.


La montée est très délicate et on glisse tous plus ou moins. Sur ce passage, je suis quand même content de mes chaussures car j’ai l’impression de moins glisser que mes concurrents. Je leur prends une petite dizaine de secondes. Je ressors en pole position sous les encouragements des deux dingues en bas qui crient « Allez Jonath ». Je sais que la montée continue pendant 3km environ mais c’est beaucoup moins raide. Je sais que la course finit en descente et que risque donc de galérer si on arrive groupé. C’est maintenant ou jamais qu’il faut faire la différence. Je décide de forcer un peu l’allure pour essayer de distancer mes adversaires du jour.


J’entre dans la zone d’arrivée après avoir croisé Mat. Ben est là aussi pour faire une ou deux photos. C’est cool de passer la ligne en tête ! Bon, par contre, désolé les gars mais vous n’êtes pas aussi beaux que celle qui m’attend d’habitude à l’arrivée ;) Guillaume passe la ligne en seconde place, environ 50sec après moi et Benoit arrive 3ème. Léandre finit quant à lui 4ème et premier espoir. Avec Mat et Ben, nous décidons de repartir ensemble en sens inverse pour aller chercher Agnès. Mat m’annonce qu’elle était 5ème femme au ravito et pas super bien au niveau mental… Ils ont réussi à la remotiver avec Ben et ils me disent qu’elle est repartie à bloc en doublant plein de gars dans le mur.

Mat et Ben décident d’attendre ensemble sur la partie bitume et je continue pour aller chercher Agnès. Je la retrouve toujours bien accrochée à la cinquième place dans la dernière grosse bosse très raide. Elle monte bien avec ses bâtons ! Je m’accroche derrière et entame la discussion mais je me prends direct un gros stop, pas question de parler (bon en même temps je comprends j’avoue que je ne pourrais pas trop parler moi non plus en fin de course comme ça !!!).




Merci encore une fois à Mat et Ben pour leur assistance pendant la course et la motivation qu’ils ont donné à Agnès pour aller au bout et merci aussi aux organisateurs et aux bénévoles pour l’organisation et rendez-vous en 2017 pour les Championnats de France de Trail qui seront organisés là-bas en septembre.
Jonathan


