Au TOP sur l’Ecotrail 50 avec Benoit GANDELOT, au cœur de sa course…



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Ecotrail 50km, Versailles (78) – Paris (75), samedi 19 mars 2016
par Benoit GANDELOT, Team Outdoor Poli

ETP1Ce week-end c’était donc l’écotrail de Paris, en version 50km, premier objectif « sérieux » de la saison. Cette course je la connais bien puisqu’il s’agit de ma troisième participation (2013 2ème et 2015 6ème) et qu’accessoirement elle emprunte en grande majorité la plupart de mes terrains d’entrainements. C’est donc en « local du coin » que je me présente sur l’air de départ à Versailles, au bord du Grand Canal.

Je ne sais pas trop quoi attendre de cette édition. Dans les faits, je me sens moins fort que l’an dernier à la même époque (si je compare mes séances sur piste et un chrono sur 10km 33’11 / 34’40) mais paradoxalement mieux préparé : j’ai enchaîné pas mal de séances de côtes et beaucoup travaillé la PPG. J’espère que ça me servira arriver plus frais sur les dix derniers kilomètres, particulièrement bitumeux et monotones, et sur lesquels j’avais pas mal coincé l’an dernier. Je vise tout de même un top 5 avec une stratégie (proposée par le coach) de course prudente : ne pas s’emballer au départ, rester en dedans dans les côtes, toujours relancer en haut et tenter de finir vite et bien.

GuiFav1A 10h45, la première vague s’élance et, après un round d’observation assez court (un petit kilomètre), quelques coureurs lancent les hostilités : il s’agit entre autres de Sylvain Milan (qu’on pourra suivre en avril sur le marathon des sables) et de Luca Carrara (un italien costaud avec qui j’avais fini l’an dernier). Ils doivent tourner entre 15 et 16km/h et, très vite, ils me prennent plusieurs dizaines de mètres. Je suis bien et j’ai TRÈS envie de les suivre mais je me raisonne et je reste sur mon allure de 4’10/km validée avant la course. Je profite de cette partie plate et roulante pour m’alimenter, m’hydrater et papoter avec mes voisins, particulièrement Loïc Monsarat, avec qui je vais faire un bout de chemin.

Au sixième kilomètre, en sortant du parc du château, le groupe de tête est déjà 300m devant nous et nous commençons les choses sérieuses. Le bitume fait place à la terre (sèche pour le coup, content d’avoir pris mes Boston) et nous commençons à serpenter dans la forêt pour remonter sur le plateau. Très rapidement, je me retrouve avec deux coureurs, Loïc dont j’ai parlé plus haut, et Xavier Picoul. Nous tournons plutôt pas trop mal (ils sont plus faciles que moi dans les côtes, je les rattrape au train dans les parties plus plates) et au bout d’une heure et 14km (-1 par rapport à l’an dernier), nous traversons l’A86 pour basculer dans la forêt de Meudon.

URW2Niveau jambes tout va bien (je profite d’ailleurs d’un petit plat pour me ravitailler avec une petite barre) et je me prépare à entamer la partie délicate. Avec mes deux copains, on continue de bien tourner même si j’ai l’impression que Xavier faiblit un peu (comme quoi tout le monde peut se tromper). Les premiers sont loin (on nous annonce plus de 3’) mais je reste convaincu qu’ils sont partis trop vite et qu’on va en cueillir quelques uns.

Les côtes et les descentes s’enchaînent jusqu’au premier ravitaillement à Chaville (km 28) où j’avais vraiment faibli l’an dernier. Cette année, pas de souci, mon départ plus tranquille aura logiquement été bénéfique. On m’annonce 9ème (pas convaincu). Par contre, c’est surement le tournant de ma course : parti avec un bidon de 500ml, j’avais prévu de m’arrêter pour le remplir. Malheureusement, ce n’a pas été le cas de mes copains du moment (l’un avait quelqu’un qui l’attendait, l’autre ne s’est même pas arrêté).

Du coup, je repars avec un retard d’une grosse vingtaine de secondes, retard qui grossit tout de suite car une bonne côte arrive juste après … Au final, je perds un peu le contact et je ne parviens pas à recoller. Du coup, je cours seul en les voyant de temps en temps. Et c’est bien dommage car la section entre Chaville et le Parc de Saint-Cloud est compliquée (avec 30km dans les pattes) et c’est toujours plus facile en groupe.

Au 33ème kilomètre, après avoir doublé un gars du groupe de tête visiblement cramé, c’est normalement le début de la partie descendante (dans moURWn souvenir) mais bizarrement les sentiers que nous empruntons ne me disent rien : on ne devrait pas tarder à arriver au dernier ravitaillement (Saint-Cloud) et pourtant je me sens perdu.

Et là tout d’un coup, alors que normalement on arrive au point de contrôle sur du plat, un mur (enfin après 35km la notion de « mur » est plus relative) se présente devant moi : celui-là je ne l’avais pas du tout anticipé ! C’est raide alors je monte lentement mais à 100m du sommet, c’est le coup d’arrêt, une crampe à l’intérieur de la cuisse gauche me plante sur place ! Du coup, je suis obligé de stopper et de marcher lentement. Là, je dois avouer que j’ai très peur, c’est le genre de truc à flinguer une course. Au bout de 30 secondes, je tente de repartir tout doux et ça semble tenir. Petit à petit, j’accélère et j’entame la descente vers Boulogne mais je n’ose pas trop envoyer.

A la sortie du Parc de Saint-Cloud, je suis sur une allure d’un peu plus de 14km/h, avec des jambes un peu lourdes mais sans commune mesure avec ce que j’ai vécu l’an dernier : le final devrait mieux se passer. L’objectif est maintenant de garder un bon rythme. Dans la dernière côte de la coursPhoto2e (une nouveauté de cette saison), j’aperçois devant moi Sylvain qui semble un peu à la peine. Je le rejoins et nous faisons un petit bout de chemin ensemble. Après s’être plaints des lourdeurs de nos jambes et que définitivement cette fin de course était très chiante, je le lâche dans le parc de l’Ile Saint Germain. Pour lui, il reste quatre gars devant (et pas très loin) : Xavier, Loïc, Luca et Sylvère Pruvost. Je reprends donc mon petit bonhomme de chemin avec l’espoir de gratter encore quelque chose sur les 4/5 derniers kilos.

Je n’ai pas une foulée de malade mais j’arrive malgré tout à maintenir un semblant d’allure (14km/h) et je finis par rattraper et dépasser Loïc à 2km de l’arrivée. Pour les autres par contre c’est trop tard, ils sont trop loin et c’est donc en quatrième position, avec un chrono de 3h36 environ, que je passe la ligne. Vraiment dommage que je ne me sois pas accroché à Chaville car c’est bien Xavier avec qui j’ai couru un moment qui passe la ligne en vainqueur après une grosse fin de course. Allez, pas de regret, maintenant il ne me reste plus qu’à attendre tranquillement le podium et suivre les exploits de Nico sur le 80.

Photo1Globalement je suis plutôt satisfait de la course : chrono et classement similaires à l’an dernier mais une gestion beaucoup plus aboutie (consignes bien suivies). Pour les points à travailler il reste les côtes, encore et toujours, dans lesquelles j’ai eu l’impression d’être à la peine mais en restant en dedans, la gniak dans les derniers kilos pour s’arracher un plus et sortir de cette fameuse allure de « confort » (ça c’est dans la tête) et revoir enfin parfaire mes ravitaillements pour éviter les petites crampes si douloureuses.


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Benoit