Notre Tomtom fait chauffer le bitume au marathon de PARIS : 2h30 respect!


Marathon de Paris (75), dimanche 6 avril 2014

par Thomas BENICHOU – TEAM OUTDOOR PARIS – ADIDAS


5



Préambule :
2le mot du Capt’ain… Je ne le dis pas souvent mais voila, je suis fière de notre Tomtom et d’ailleurs tout le monde dans le TOP en est fier et ravi. Tout autant que si c’était notre marathon. Ce n’est pas facile d’avoir le cran d’affirmer son objectif sur son premier marathon et de le remplir de la sorte malgré les conditions climatiques peu propices au résultat. Mais ce marathon, outre la performance personnelle de Tom c’est aussi un objectif d‘équipe avec Pierrot, notre basque du TEAM en accompagnateur de luxe et Ben venu en supporter reporter photographe de notre marathonien et filant juste après sur Jouy en Josas pour nous encourager sur place au trail du JOSAS…. Agnès

Dimanche 6 avril 2014, mon réveil sonne à 5h45. Merde, je stresse déjà, car le marathon de Paris est mon gros objectif de ce début de saison, que je me suis fixé il y a maintenant 6 mois. En effet, désireux de courir un marathon depuis longtemps, je n’avais jamais osé franchir le cap, ni en courir un comme ça, pour voir. J’ai donc suivi une préparation spécifique pendant 3 mois afin d’être fin prêt le jour J, et surtout je souhaitais que mon premier marathon soit celui de Paris, la plus grande course de France, celle que chaque coureur français se doit d’avoir fait au moins une fois.

Ma préparation ayant été très bonne, toutes les séances ayant été faites comme prévues, j’ai cogité toute la semaine précédente, en ayant peur de l’inconnu. Et si je craque au 35ème ? Et si je pars trop vite ? Et s’il fait trop chaud ? Et si je pars de trop loin ? Et si et si et si… Bref toutes ces questions auxquelles on ne peut pas répondre avant la course ! J’essaie de me rassurer en me disant que la seule course de 40km que j’ai déjà faite (la saintexpress en 2012) s’était plutôt bien passée, et que je suis fin prêt selon Serge, mon coach.

3Rendez-vous est donné entre 7h et 8h pour retirer mon dossard, auprès de mes collègues de l’ASASPP, l’association sportive des pompiers de Paris. Notre mission est de faire une « barrière » humaine entre chaque sas. Je me retrouve donc entre les élites et les préférentiels (-3h), pendant que d’autres collègues partent au fond de la foule vers les autres sas. Petit à petit l’ambiance commence à monter, la sono crache une musique rythmée et tout le monde sourit à tout le monde, c’est marrant. A ce moment je me rends compte de la chance que j’ai de pouvoir partir en première ligne pas loin de la star Békélé, dont tout le monde a entendu parler, et qui court (lui aussiJ) son 1er marathon. D’ailleurs, un coureur que je connais bien, avec un pompon et un teeshirt de marin, se place juste à côté de lui pour la photo. J’ai moi-même hésité à faire les 2 premiers kilomètres à fond avec les premiers (courir aux côtés de Békélé ne représentera probablement plus jamais), mais j’ai vite abandonné cette idée. Mon plan de course est donc de courir en 3’30/km, le plus longtemps possible, jusqu’au bout dans le meilleur des cas.

La maire de paris armée d’un pistolet nous libère à 8h45, sous un grand soleil. Le départ légèrement en pente, ajouté à l’excitation ambiante font que beaucoup de coureurs partent très (trop ?) vite. Lauranne Picoche, plusieurs fois championne de France (cross, piste etc.) et également au départ, a annoncé sur VO2.fr son intention de courir en 2h30. De plus l’organisation lui a mis à disposition un lièvre pour l’emmener vers son objectif. Parfait, je vais essayer d’en profiter aussi.

photo 2Assez rapidement je l’aperçois et je me cale dans le groupe formé autour d’elle. L’allure est régulière, pas trop rapide. Nous arrivons à Bastille et la foule est impressionnante de monde. Ça crie de partout, il y a des groupes de musique tous les 500m et malgré ça j’entends mon père m’encourager juste avant d’arriver sur la place ! Nous passons en 17’26 au 5ème kilomètre, tout va bien, j’ai le sourire. Au passage nous récupérons le marin dans la rue de Rivoli, qui reste dans notre groupe. Comme prévu, tous les 5 kilomètres, même si je n’ai pas soif, je bois 3-4 gorgées d’eau, sur les conseils de tous ceux que je connais et qui ont déjà couru un marathon, et tous les 10km ce sera un gel énergétique. Direction ensuite le bois de Vincennes, où nous passons en 34’51 au 10ème kilomètre, et où le groupe composé de 7-8 coureurs est toujours aussi régulier. Petit à petit nous remontons plusieurs coureurs partis trop vite. Après un passage devant le château de Vincennes, nous poursuivons notre route à travers le bois, que je connais par cœur. J’ai « rdv » avec ma femme et mon fils au 17ème km. Juste avant d’arriver au 17ème, je me mets devant le groupe pour être sûr que mon fils de 2 ans me voit ! En passant devant lui il me regarde bizarrement, et vu que c’est allé très vite, je ne sais pas si il m’a reconnu, mais au moins moi je l’ai bien vu, ainsi que ma femme et ça me fait super plaisir !

image (4)Le rythme est hyper régulier, et depuis le départ je ne me suis jamais retrouvé seul à devoir mener. Le semi-marathon est atteint après 1h13’38 de course, donc sur des bases de 2h27. A partir du 24ème kilomètre, à la faveur d’un ravitaillement, je me retrouve 10m devant le groupe en compagnie du marin. Il s’appelle Nicolas Baudry, et je le connais un peu car nous faisons souvent les championnats de France militaire ou civil ensemble et cette année il a fait une super saison de cross. Entre le 26ème et 28ème km, nous empruntons les voies sur berge et nous empruntons le tunnel du Louvres. Mais là, pas de groupes de musique, pas de lumière dans le tunnel, mais un DJ avec des rayons lasers verts et rouges, des boules lumineuses etc. En boite de nuit ! A ce moment-là je ne pas m’empêcher de rigoler, et je me déconcentre un peu, mais pour la bonne cause !!

Vers le 29ème kilo, Nico le marin commence à décrocher, et pour le coup je me retrouve tout seul. Heureusement je sais qu’au 30ème je pourrai compter sur Pierrot du TOP. En effet, après mon passage sous l’arche des 30km, en  1h44’50, donc toujours sur les bases de 2h27, j’aperçois Pierre et Benoit qui est en vélo. Mon marathon se complique, je pioche un peu plus et il commence à faire chaud… Pierre court à mes côtés et avec Benoit en vélo ils m’encouragent énormément. Jusqu’au 35ème je suis encore pas trop mal, mais pour la 1ère fois depuis le départ, mon rythme diminue et je parcours ces 5km en 18’, soit 3’40 au kilo. Le boulevard longeant l’hippodrome de Longchamp, en faux-plat montant me parait interminable, et puise les quelques réserves que j’avais encore.

4Je prends conscience que les 7 derniers kilomètres seront les plus durs, le mur du 35ème n’est pas une légende, j’y suis et je suis en train de le prendre en pleine tête !! Je ralentis tant bien que mal et involontairement, j’ai les pieds qui font 50°C, j’ai l’impression que mes chaussures vont fondre sur le bitume, je n’avance plus, enfin c’est l’impression que j’ai ! Désormais tout va se jouer au mental, et au 40ème je passe en 2h21’37, mais je n’ai plus de jus, plus d’eau, plus de sucre, plus rien ! Malgré les encouragements, malgré qu’il ne reste que deux kilomètres, je suis en mode automatique, mon champ de vision s’est réduit et j’essaie de voir le plus loin possible dans l’espoir de voir la ligne d’arrivée…

Arrivé Porte Dauphine, un dernier virage à droite sur l’avenue Foch et je vois enfin l’arche d’arrivée. Incapable de sprinter, je termine comme je peux, les deux mains sur les genoux. Le chrono est de 2h30’33, un chrono qui me satisfait pleinement pour un début sur la distance, mais qui au vu de mes temps de passage me laisse une petite déception de ne pas être passé sous les 2h30 !! 3 minutes après je termine sur un brancard de la croix rouge, perclus de crampes. Deux kinés stagiaires s’occupent de mes jambes pendant 30 minutes environ, et me remettent sur pied ! C’était dur mais c’était génial !! Dès le lendemain j’ai envie de remettre ça à l’automne, en novembre par exemple, histoire d’être sûr qu’il ne fasse pas trop chaud ! Mais il n’y a pas beaucoup de marathon en France avec une densité comme à Paris. Car lors de ce marathon pendant 25km j’ai été à l’abri dans un super groupe, et ça c’est un sacré avantage !!

Maintenant place à la récupération !

Tom