Le TOP au TOP, rétro 2014 en route vers 2015… notre guigui va nous manquer!



Voici 6 ans maintenant que le Team Outdoor Paris a vu le jour….
puisqu’il a été formé avant même que le magasin ouvre ses portes, la première course courue sous les couleurs du TOP étant la Saintélyon en relai à 3. Et chaque année, vers la mi-décembre, je demande à chacun des athlètes du team de nous parler un peu de la saison passée, de ses réussites, beaux souvenirs mais aussi des choses qui ont été vécues un peu plus difficilement, et de nous exposer pour la saison à venir, ses objectifs et ses espoirs. Ces petites rétros permettent, en outre, à ceux qui ne connaissent pas encore bien les athlètes du TOP de les découvrir sous un autre angle. Cette année, je commencerais cette série de  » rétro 2014 – le TOP au top pour 2015  » par les réponses que m’a envoyées Guillaume VIMENEY.

« Guigui » de son petit nom, ou « Fighting Spirit » pour ce qui est de sa maxime préférée qui est aujourd’hui reprise par l’ensemble de la TEAM. Si je commence par lui aujourd’hui, c’est que Guigui, après 4 ans passés au sein de la TEAM a décidé de poursuivre l’aventure autrement. C’est avec un immense regret que nous le laissons partir. En plus d’un énorme compétiteur et d’un coureur brillant, c’est un ami qui part de la TEAM. Guillaume, je te remercie d’avoir aussi bien représenté les couleurs de Team Outdoor pendant ces quatre années, je te remercie pour ce que tu as apporté au groupe, et ce que tu as donné aux clients lors des différentes veillées du Bois ou city trail et tous ces superbes récits de course écrits d’une si belle plume. Je te souhaite de réussir tes projets sportifs et non sportifs en 2015. et on te dit à très vite sur les routes et chemins dans la région bordelaise et dans toute la France. Tu vas nous et me manquer énormément.

Je laisse la parole à Guigui qui a accepté de se prêter au jeu des 10 questions / réponses.

agnès


Rétro 2014 – Bonne route pour 2015 : Guillaume VIMENEY


guillaume V. 6

 1. Peux-tu te présenter en quelques phrases pour celles et ceux qui ne te connaissent pas encore?

J’ai débuté le trail en 2009, à l’âge de 24 ans, par désir d’évasion, de découverte et d’émerveillement. Ce n’est que par la suite que la compétition a pris une dimension majeure dans ma pratique. En cinq années de pratique, j’ai eu la chance de participer à quelques-unes des plus grandes et belles épreuves d’ultras.  Aujourd’hui, je m’efforce tant que bien que mal de continuer à m’adonner à ce sport, avec un planning chargé, où il faut jongler habilement entre vie de  famille, vie professionnelle et vie sportive.


Reco GRP2. Depuis combien de temps es-tu dans le TEAM OUTDOOR PARIS?

J’évolue dans le Team depuis 2011, donc bientôt 4 ans. Au contact du Team, j’ai énormément appris et beaucoup progressé. Depuis l’an dernier, et mon départ de Paris, je me suis éloigné à regret des évènements organisés par le TOP (veillées, City Trail, entraînements collectifs, courses franciliennes…).

En 2015, je ne ferai pas parti du Team Outdoor Paris, mais je continuerai à suivre les athlètes du Team avec un immense plaisir. Je pense qu’ils vont nous surprendre encore et encore. Je le souhaite de tout cœur.


3.
Peux-tu nous donner 5 courses qui t’ont marqué en 2014?


guillaume V. 8jpg

La Trans Omania (330km), couru en février dernier à Oman, constitue mon plus beau souvenir sportif, l’une des expériences les plus fortes de ma vie. Entre montagne et désert, l’épopée fut émaillée de tellement de rebondissements, que je n’ai toujours pas réussi à mettre des mots sur cette aventure titanesque. Il m’aura fallu 81 improbables mais inoubliables heures pour venir à bout de cette traversée sisyphéenne.  Je demeure toujours très reconnaissant envers mon ange gardien Massimo de m’avoir accompagné et assisté durant ces 3 jours et ces 4 nuits, où nous avons déambulé dans le désert, loin de tout mais si proche de nous.  Entre détresses, euphories, fous rire, dépassements, exaltations, hallucinations, et autres enchantements, nous avons partagé des émotions uniques. Une expérience de vie magique qui restera gravée dans nos mémoires !

Cette année, j’ai également connu une énorme infortune, que j’espère ne plus revivre de sitôt. Un malaise vagal m’a coûté une semaine d’hospitalisation et surtout une grosse frayeur.  Cet épisode éprouvant m’a causé nombre d’appréhensions dans les semaines qui l’ont suivi.

Malgré tout, je suis parvenu à surpasser ces angoisses pour reprendre la compétition.  J’ai alors enchaîné quatre trails en seulement trois semaines, avec une nette montée en puissance et une reprise progressive de confiance. Avec des sensations laborieuses, j’ai franchi la ligne du Trail des Citadelles (73km) à la 9ème place. Quelques jours plus tard, je finissais à une bonne 7ème position de l’Ultra-Trail Barcelona (70km). Retrouvant des pensées positives en course, j’ai finalement pu m’imposer pour la seconde fois sur The Trail (110km). Etant très particulière à mes yeux, je mesure la chance d’avoir pu recouvrer mon potentiel pour m’exprimer sur ce magnifique événement.


guillaume V. 44. Ton plus beau souvenir de course en 2014?

Vous l’aurez compris, je vais revenir sur la sensationnelle Trans Omania. Je me rappelle des longs moments perdus à chercher son chemin dans un village omanais ou seul au milieu de rien, des murs escaladés en montagne, des sanglots en plein désert face à l’infinissable tâche, des rencontres inattendues avec les autochtones, des instants à ramper dans le sable à cause d’épouvantables crampes, des dangers éprouvés esseulé au milieu des immenses dunes, des panoramas féériques tout au long du parcours, de l’incroyable connivence me liant à mon compagnon italien, des arrivées à chaque check-point vécues dans une incroyable extase, des mirages et hallucinations égaillant notre voyage, des coups de ciseaux infligés à mes Sense, de l’arrivée irréelle et inespérée au bout de la nuit, du meilleur petit déjeuner de ma vie le lendemain de la course…


guillaume V. 55. Ta plus belle réussite avec un dossard cette année?

Le Marathon des Villages du 12 octobre constitue certainement une de mes victoires les plus inattendues. Après deux mois de farniente, j’ai repris l’entraînement 4 semaines seulement avant l’objectif. La forme n’étant pas à son zénith, après une préparation écourtée, j’ai vraiment remporté la course « au mental », avec des sensations physiques très mitigées. Franchir victorieusement l’arche d’arrivée avec mes princesses, comme lors de la précédente édition, est un moment fabuleux, qui vaut la peine de ne rien lâcher.


6. Une anecdote marquante?

Après trois jours de course dans le désert, à bout de force, au beau milieu des dunes glacées par la nuit, nous avancions tant bien que mal avec Massimo. Epuisés, notre lucidité, plus que vacillante, nous permettait seulement de ne pas s’égarer en chemin. Dans le sillage de « Maximus », j’avançais la tête en l’air. Éclairé par l’effet hypnotique de ma frontale, je dévisageais des personnages de dessins animés dans le sable. Je savais que ces visions étaient le pur produit de mon esprit, mais je ne pouvais les faire taire. Je courrais donc sans regarder le sol, la tête inclinée vers les étoiles, ce qui formait le seul moyen de me défaire de ces mirages.

guillaume V. 3Durant cette fameuse nuit, nous avons croisé Chris Yeo, un coureur singapourien, revenant sur ses pas, car totalement apeuré après qu’il eut rencontré de manière fort improbable des hommes du désert. Apercevant ces derniers se diriger dans notre direction, nous avons eu un une subite montée d’adrénaline. Finalement, l’étonnement étant réciproque, nous avons poursuivi notre chemin sereinement jusqu’à épuisement.

Divaguant et titubant dans le sable, nous primes -une dizaine de kilomètres plus loin- la décision de nous reposer. Quelques instants après m’être enfin assoupi, j’ai rêvé que dormir m’était interdit, car le certificat de sommeil n’avait pu m’être délivré. Réveillé en sursaut, je n’ai jamais pu me rendormir. Voilà un exemple saisissant et extrême de la lutte intestine entre le corps et l’esprit qui peut régner dans un ultra, et que certains finishers de la Trans Omania auront expérimenté (je ne suis pas le seul !!).


7. Coté déception s’il fallait en citer une, ce serait laquelle?

Il y en a malheureusement au moins deux.

Ma préparation très sérieuse pour le France de 24h a été gâchée par une hospitalisation la semaine précédant la course, suite à un malaise vagal, lié à une séance d’ostéopathie. Le lendemain de mon hospitalisation, je prenais le départ de ce championnat sans prétention aucune, mais en bonne santé. C’est bien là ce qui importe le plus.

Je conserve le sentiment de m’être fait voler le Grand Raid du Morbihan (177km), à cause d’un balisage totalement déficient, que les organisateurs justifient par du soi-disant débalisage.  Accompagné de Ludovic Dilmi et Vivien Laporte, nous avons raté un ravitaillement aux alentours du 120ème km, ce qui m’a coûté une grosse hypoglycémie, suivie d’une pénalité d’une heure (qui sera levée par la suite). Cet évènement tellement contingent va changer radicalement la physionomie de  la course et son épilogue, cruel en ce qui me concerne.


8. Une photo?

Plutôt deux :

guillaume V. 1

2013


guillaume V. 2

2014


9. La fin de l’année 2014 alors?

Je n’ai pas prévu de coguillaume V. 7urir en compétition d’ici la fin de l’année. Je vais privilégier les week-ends en famille et les balades en bord de mer avec les enfants. Cette saison 2014 fut riche et ô combien enrichissante. J’ai bien mérité de profiter de l’air marin au rythme de la marche…


10. Et 2015? Des envies? Des objectifs? Des rêves?

Je n’ai pas encore planifié ma saison. Il y a quelques défis que j’aimerais relever à l’avenir, comme le Spartathlon, le Tor des Géants, le France de 100km, la TransPyrenea de RSO… J’ignore encore si je pourrai faire face à ces beaux challenges l’an prochain.

Clairement, dans un futur proche, mon investissement dans le trail risque malheureusement de diminuer, au profit des joies (et surtout pas des « contraintes ») familiales. En m’orientant vers une pratique loisir, je vais certainement partir sur un calendrier de course moins pléthorique, avec notamment des ultra par équipe, comme la PTL. L’appel est lancé…


Guillaume