Le trail des forts ou comment changer d’objectif en cours d’action par Sophie DUVERNAY


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05Et bien voilà, ça c’est fait.
Et le moins que l’on puisse se dire c’est que ça ne s’est pas du tout bien passé. Je ne vais pas vous faire le déroulé de ma course pendant des heures. Je serai synthétique sur la partie physique et je m’attarderai un peu plus sur la partie mentale.

  • Départ à 07h45, conforme à ce que j’ai prévu ; cardio entre 160 et 165 puls/min. Partir cool pour pouvoir absorber correctement la deuxième partie de course. ,petit footing tranquille pendant 10 bornes, plaisant, il fait la petite température qui va bien.

  • 01Première difficulté passée les doigts dans le nez, les jambes répondent super bien. La deuxième, pas de problème. Et puis vient une transition pour aller sur la 3e grosse bosse, à découvert dans des champs. Et là, il commence à faire chaud, très chaud. Ça répond moins bien et on est au km 16. 3e bosse, pas au mieux mais ça monte encore et là, rebelote une nouvelle transition qui va m’achever avant la montée qui tue à 25%. On est au km 18, et je suis sans énergie. Oui, je me suis alimentée, oui, j’ai bu. Donc le problème n’est pas là !

  • Là, je me dis que par rapport aux autres objectifs du semestre, il faudrait peut-être mettre la flèche d’autant que je ne me sens pas très bien. Steph est au ravito du 24 et me dis que si j’abandonne, je risque de le regretter. Je m’asperge beaucoup pour me rafraichir et je repars comme je peux.

  • 03Ça semble aller mieux, enfin ça, c’est juste le temps de refaire une section découverte et de reprendre un coup de chaud. Ça va être long. Sur les conseils de Steph, je décide de faire de la rando course (beaucoup de rando) et de voir. C’est là que le chemin de croix a commencé. 15 km très long pour rejoindre le ravito. Chaque montée ce fait à la vitesse du gastéropode ; les relances sont de plus en plus dures et presque inexistantes d’ailleurs !

    Je suis en perdition. Chaque point de rafraîchissement est une oasis où je m’arrête systématiquement. Prochain ravito au km 39. Je trouve facilement toutes les bonnes raisons pour arrêter. Et c’est là que le travail mental paye malgré tout. Au moment où je rends mes prises alimentaires (km 37), je suis au plus mal physiquement mais derrière mentalement, je me dis qu’il y a forcément des raisons pour continuer, et je cherche et j’en trouve :

  • Je n’ai jamais abandonné une course.

  • Je porte un maillot sur les épaules, celui du TOP alors, dans les bons comme dans les mauvais moments, il faut rester digne.

  • J’ai deux bras, deux jambes, tout va bien si ce n’est que j’en ai marre et que ça titube un peu. Mais je peux encore me servir de tout, il suffit de trouver le bon rythme pour rejoindre l’arrivée.

  • Le classement, au point où j’en suis !! pffff ! Je profite pour une fois du paysage.

  • Abandonner à 9km de l’arrivée, n’importe quoi, de toute façon pour rejoindre le site par la route il faut faire au moins 6 km, donc il n’en reste en fait que 3 à faire.

  • Quand même, je voudrais bien faire le chemin de ronde la de citadelle qui se situe à 2 km de l’arrivée.

  • J’arrive au km 39, ravito, je prends le temps de bien m’asperger, de boire. Et je repars avec des camardes qui galèrent comme moi. Je me sens mieux après cette aspersion et on reste à couvert. J’arrive à courir en continue sauf dans la grosse bosse mais je reprends vie !! Chemin de ronde atteint (ça valait le coup d’œil), descente des marches d’escaliers, arrivée où je retrouve Steph soulagé car il ne savait pas trop ce qui m’était arrivée !

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Que retenir :

  • la chaleur n’est vraiment pas mon amie
  • il faut accepter de changer ses objectifs en cours de route car sinon c’est le crash
  • il y a toujours de bonnes raisons de continuer, randonner pour une fois sur un trail c’est comme si on était à l’entrainement !

Bien sûr, Je suis déçue de ne pas avoir atteint l’objectif que je m’étais assignée mais très heureuse d’avoir su mentalement gérer cette contre-performance dans l’instant et j’espère à postériori.

Bon run les amis !


Sophie