L’utilisation des bâtons en trail & les différents systèmes de portage

Dans cette première partie d’article, nous vous mettons un extrait du Facebook Live du 23 novembre 2020 consacré à la présentation des bâtons, leur utilisation et les différents systèmes de portage.

Entrons un peu plus dans les détails quant à l’utilisation des bâtons sur les chemins. Il faut cependant garder en tête qu’il n’y a pas une utilisation qui prévaut par rapport à une autre. Chacun va trouver SA façon bien à lui. C’est le plus important. Ci-dessous un petit article rédigé juste après mes congés estivaux.

✂️🔧🛠 Les TuTOs de TO : TRAIL, bâtons ou pas bâtons, et si bâtons, qu’en fait-on?

Durant ces 15 jours passés en montagne, j’ai retrouvé le plaisir d’arpenter les sentiers, sac sur le dos et bâtons à la main. Après un petit temps de rodage, j’ai retrouvé ce geste que j’aime tant, celui des bâtons qui t’accompagnent. Le planté net et précis qui te propulse loin devant. Bref, cela m’a donné envie de partager quelques trucs sur l’utilisation des bâtons sur un trail de montagne.

Il y a ceux qui ne peuvent pas s’en passer et ceux qui ne veulent pas en entendre parler. Chacun ses choix. Mais une chose est certaine, c’est que si l’on part sur un trail de montagne avec des bâtons, il faut savoir s’en servir.

Quel type de bâtons pour le trail?

A titre personnel, j’apprécie grandement les bâtons munis d’un gantelet amovible, une sorte de petit gant dans lequel on passe le pouce et qui prend la main. Les mêmes gantelets que l’on peut retrouver en ski de fond ou pour la marche nordique. De tels gantelets permettent de s’appuyer dessus pour pousser sur les bâtons sans avoir à serrer les poignées de ces derniers.

Cela permet d’économiser énormément d’énergie en limitant les tensions musculaires. Ils sont déclipsables en une seconde à une main chacun. Et clipsables de la même façon.Il existe maintenant des bâtons en fibre de carbone, très légers et de fait très appréciables en trail, notamment sur les trails longs ou ultra-trails.

Il y a des bâtons pliables en 4 brins, des télescopiques en trois brins et des monobrins ou vario, plus rigides. Personnellement, j’utilise les pliables 4 brins lors des trails sans difficulté majeure en descente, pour lesquels je sais que je n’utiliserais donc pas les bâtons. Je favorisais les monobrins Vario de chez LEKI pour les trails vraiment typés montagne. Plus rigides, plus dynamiques. Je reviendrais sur l’intérêt du système vario +/- 5cm permettant d’adapter la taille du bâton au cm près, quitte à différencier la taille du bâton droit et du bâton gauche.

Quand utiliser les bâtons en trail?

Les bâtons peuvent d’être d’une grande efficacité en marche en montée. Selon la pente de ces dernières, on pourra les utiliser différemment.

►Les montées de pente moyenne

Pour les montées de pente moyenne (pour ma part inférieure à 10%), je conseille d’utiliser les bâtons en alternatif en mode marche nordique. Les gantelets sont clipsés sur les bâtons. Ces derniers restent derrière les hanches ne venant jamais devant soi. Cela permet de cadencer la marche de façon dynamique. De bénéficier d’une poussé supplémentaire et donc d’augmenter sa vitesse de façon notable. Pratiquement, grâce aux gantelets, on ne serre pas les poignées des bâtons. On s’appuie juste sur les gantelets tranquillement sans pression.

►Les montées à forte pente

Pour les montées avec de fortes pentes, je préconise la double poussée. Les gantelets sont clipsés sur les bâtons. On pose les deux bâtons bien devant en se penchant vers l’avant, puis on marche tout en poussant fort sur les bâtons. En général, 3 pas s’intercalent entre chaque poussée. A titre personnel, je pratique de la double poussée avec un petit décalage : le bâton droit légèrement devant avec une plus grosse poussée sur ce dernier. Je le règle pour cela, à l’aide du système vario, à 2cm de plus de longueur que celui de gauche. Cela permet d’avoir encore plus de puissance.

►Les montées dans les chemins cuvette

Un cas particulier peut se présenter : quand les chemins sont en cuvette. Les bas-côtés, souvent herbeux dans ces cas-là, sont bien plus hauts que les chemins qui ont été creusés par les passages successifs. Dans ce cas-là, déclipsez les gantelets et prenez les bâtons en-dessous des poignées. Les LEKI Micro Trail Pro sont recouverts de liège à cet effet en dessous de la poignée. Pour mes Speed Pacer Vario, j’ai rajouté de la guidoline de vélo (voir photo guidoline rose et noire). Cela pourra aussi servir sur ces mêmes chemins, en descente.

►Courir en montée ou sur le plat avec les bâtons

Quand la pente (faible ou nulle) et le terrain (peu escarpé) le permettent, il est également possible de courir avec les bâtons. On peut alors les utiliser en alternatif avec poussée tous les trois pas. Cela peut être très utile sur des chemins faciles à faible pente ou plat quand on ne pense plus avoir l’énergie pour courir. Cela permet de courir en se donnant une cadence. Il faut bien se connaitre et savoir si on va plus vite de cette façon ou en marchant en alternatif, quelle méthode fait perdre plus d’énergie. C’est propre à chacun.

►Descendre avec les bâtons

Clairement, les très bons descendeurs n’en ont surement pas besoin. Pour ma part, en descente, ces bâtons me guident. Le célèbre « planté de bâton » en ski peut aussi avoir son rôle à jouer en trail. Un virage, un planté de bâton. Ils permettent aussi de sauter des obstacles (pierre, racine), en s’appuyant dessus ou même de prendre appuis sur ces éléments naturels avec précision. Pour qu’ils soient utiles les bâtons doivent se « planter » tout seuls au bon endroit. Cela signifie que le cerveau doit vraiment anticiper le terrain, décider de là où l’on va planter les bâtons avant d’arriver sur l’endroit. C’est une question d’entraînement et de pratique sur le terrain.

En effet, s’ils peuvent accompagner quelques fois le freinage pour soulager les quadris, le rôle des bâtons n’est pas de couper la fluidité de la descente, bien au contraire. Deux dernières choses très importantes. Il faut toujours déclipser les gantelets du bâton en descente.

Dans le cas contraire, en cas de chute, on a le reflexe de mettre les mains en avant et les bâtons fixés aux gantelets peuvent entraver la réception voir causer une blessure. Enfin, avant de descendre avec vos bâtons, assurez vous de leur robustesse. Beaucoup de multibrins en carbone ne résistent pas à la descente. Les LEKI (Micro Flash ou Micro Trail pro) sont tops pour la descente à conditions de savoir descendre avec.

►Le carbone c’est ultra léger mais ça peut casser

Que cela soit en montée ou en descente, s’il vous arrive de coincer un de vos bâtons entre deux rochers, ou entre deux racines, surtout il ne faut pas insister. Une petite résistance et on s’arrête, on lève le bâton avant de repartir. Si le bâton est mis en porte à faux et que l’on continue d’avancer, il va se casser net.

►Ranger les bâtons (voir vidéo ci-dessus)

Quand on n’utilise pas les bâtons en descente, ou sur le plat, alors plusieurs solutions s’offrent à vous. Soit on les garde à la main lorsqu’ils ne sont pas pliables, par exemple ! Quand on sait courir en portant ses bâtons, alors on les oublie vite. Les deux dans une main, un dans chaque main, on peut alterner. Au moins, on perd moins de temps pour les ressortir si on ne les range pas 😉!

Pour celles et ceux qui descendent sans bâton, alors les marques vous proposent différentes solutions. Soit un système d’élastiques (Ultimate Direction, Oxsitis) qui permettent de positionner chaque bâton le long du sac sans entraver la course, soit un système de carquois à fixer à son sac, SALOMON en a développé un pour sa gamme de sacs, par exemple.

Il existe également aujourd’hui des ceintures qui vous permettent de porter vos bâtons facilement (la Pulse Belt de Salomon, la Slim Belt Trail 2 d’Oxsitis). Elles sont compatibles avec le port du sac sans aucun problème.

► Choix de la taille de vos bâtons.

Là encore, c’est au cas par cas. Cela va dépendre du modèle de bâtons et notamment dépendre de la position du gantelet ou de la dragonne sur le bâton, des chaussures utilisées (hauteur de semelles), de la taille de la personne où plus précisément de la longueur des bras et des jambes mais aussi de la façon dont on souhaite les utiliser. Le mieux est évidemment de venir essayer en magasin (et de les acheter là où on essaie, bien sûr ;)) avec sa paire de chaussures.

A titre d’exemple, je mesure 1m66. Je prends des 120 en LEKI Micro Trail Pro, du 120 +/- 5cm en Speed Vario en réglant le bâton droit à 122cm, le gauche à 120cm.

Agnès