On a testé pour vous la BROOKS Catamount par Antoine DAVOST, Team Outdoor Poli & conseiller TEAM OUTDOOR

BROOKS Catamount – L’ultra-polyvalente !

CONTEXTE

En début d’été 2021, la reprise des trails se profilant, j’ai dû choisir une paire pour m’accompagner sur mes aventures estivales. Assez convaincu par les modèles routes de chez BROOKS – ma chaussure de footing est la Ricochet – j’ai été tenté par la Catamount, le modèle de la gamme Speed, réputé léger et dynamique.

Avec 263g sur la balance, un drop de 6mm et une semelle DNA Flash injectée à l’azote, le profil de la Catamount semble clairement orienté compétition. J’imaginais pouvoir utiliser cette paire uniquement pour les trails courts de la région. Elle va se révéler bien plus polyvalente que cela !

La CATAMOUNT : présentation

Clairement présentée comme une chaussure dynamique, la Catamount s’utilise pour des trails jusqu’à 50km, ou des séances de fartlek ou de côtes. Sa légèreté, combinée à la semelle injectée d’azote, procure à ce modèle un dynamisme étonnant. Chaque foulée est ultra efficace avec cette impression précieuse de ne pas avoir de chaussure au pied.

Avec un cramponnage léger par la taille mais une adhérence vraiment bonne, les terrains de prédilections d’une telle chaussure sont les sentiers variant du sous-bois à la montagne pas trop technique, en tout cas sur le papier. Mais on peut également profiter de l’excellente relance de la Catamount sur de l’asphalte tellement l’amorti est confortable et la semelle pas trop rigide.

SUR LE TERRAIN

Dans un premier temps, j’ai utilisé mes Catamount principalement sur mes sorties courtes et rapides sur sentiers bien carrossables et secs, en particulier dans le bois de Vincennes pendant l’été. La sensation d’amorti apporté par la semelle DNA Flash est très agréable sur les parties bitumées du bois et les sentiers stabilisés. J’ai vraiment apprécié le dynamisme de ce modèle, que ce soit dans les côtes, où sa légèreté est appréciable, ou sur des parties roulantes, on peut vraiment envoyer avec la Catamount ! Sous le charme sur des distance courtes, j’ai ensuite eu envie de les tester sur des sorties plus longues sur ces mêmes terrains roulants : je dois dire que je n’ai jamais été pris à défaut par le confort de ce modèle. Maintenant convaincu par l’amorti et le dynamisme sur ces sentiers sans difficulté, j’ai alors décidé de pousser un peu le modèle sur des courses natures un peu plus « techniques » ou du moins sur des sentiers plus gras et instables.

Chaque nouvelle tentative s’est soldée par un succès. En débutant par des trails courts mais gras en Ile-de-France, en passant par le Tour du Mont Blanc en rando-course sur 3 jours, et jusqu’à ma deuxième partie de Diagonale des Fous : j’ai vraiment apprécié courir avec ce modèle à chacune de ces occasions. Je suis assez bluffé par la polyvalence de la Catamount et je dois dire que je l’ai adoptée.

AVANTAGES ET LIMITES

Légère, amortissante, dynamique… Sur le papier la Catamount a beaucoup d’atouts. Honnêtement, j’ai rarement connu une chaussure aussi polyvalente et, pour peu que l’on soit conscient de ses quelques limites, c’est un modèle que je recommanderai à beaucoup de traileurs d’Ile-de-France. Jusque-là, je suis assez dithyrambique sur ce modèle mais évidemment on peut également en souligner ses limites.

Remarquons que son drop de 6mm pourra constituer un frein pour certains traileurs au tendon d’Achille fragile.

Ensuite, bien que loin d’être instable la Catamount, légère et dynamique, n’est pas la plus stable des chaussures trails et un coureur pronateur aura du mal à opter pour ce modèle pour aborder des longues distances.

Enfin, « l’éléphant dans le couloir », c’est la semelle extérieure. Concernant l’adhérence, elle s’avère au top : sur pierres glissantes, terrain sec ou terre meuble, aucune glissade ou perte d’adhérence à constater sur mes 6 mois d’utilisation.

En revanche, on évitera d’utiliser la Catamount sur les terrains trop gras, ses crampons très courts (moins de 3mm) ne lui conférant qu’une accroche minimaliste. Bien conscient de cela je n’ai pas tenté le diable en poussant son utilisation sur des terrains trop boueux ou des pierriers bien instables et effrités.

Parfaite pour les terrains stabilisés jusqu’à la moyenne montagne, j’ai du mal à reprocher quoi que ce soit à la Catamount. C’est une chaussure dynamique et amortissante utilisable à la fois pour des séances de seuil sur toute, du fractionné en côtes, des trails courts et roulant … et de l’ultra en montagne : plus polyvalent ce n’est pas possible. Les seules limites que je lui trouve sont de l’ordre du détail. On pourrait lui demander plus de cramponnages mais ce serait son confort sur route qui en pâtirait. De même une semelle plus rigide donc plus stable pourrait lui faire perdre du dynamisme ou du confort pour un coureur qui n’en a pas besoin.

Une dernière précision concernant la durée de vie de la chaussure. J’ai vu reproché, sur certains tests, un risque d’usure rapide de la Catamount. Je pense que cela est dû à une incompréhension sur la communication de Brooks. La marque américaine a mis en avant le fait que les coureurs seraient dans un chausson pendant 160km, pour les paraphraser. Il s’agit bien sûr d’indiquer qu’elle est idéale pour l’ultra-trail, pas du tout de fixer la limite d’utilisation d’une paire à 160km au total.

Pour information j’ai couru plus de 1000km avec ma première paire, en incluant dedans plusieurs sorties de 40 à 70km et un week-end choc de 200 bornes sur 3 jours. J’ai décidé de prendre une paire neuves quelques semaines avant la Diagonale des Fous, plus par précaution que par nécessité.
Comme tous les modèles du marché, la Catamount vous durera entre 800 et 1200km pour une utilisation normale.

CONCLUSION

Points forts

  • Amorti au top
  • Dynamisme
  • Grosse polyvalence
  • Belle adhérence

Limites

  • A ne pas conseiller pour les foulées hyperpronatrices
  • Manque d’accroche sur terrain boueux