un matin du coté du semi de Boulogne par Jonathan DUHAIL

Semi-marathon de Boulogne, dimanche 16 novembre, Boulogne

Jonathan DUHAIL, Team Outdoor Paris

 

Comme l’année dernière après les Templiers, j’ai décidé de prendre un peu de repos pour bien récupérer de la course, et reprendre la fin de saison en étant en bonne condition. J’ai donc effectué une semaine très light la semaine suivante, afin de pouvoir reprendre du travail de vitesse les deux semaines suivantes avant le Semi-Marathon de Boulogne.

Ce Semi-Marathon est placé un peu proche des Templiers, donc c’est sûr que se remettre à courir vite semble compliqué en trois semaines, mais étant donné que beaucoup de mes collègues se sont inscrits, mon frère Alexandre et pas mal de mecs du club aussi, c’était l’occasion de recourir un semi, pour essayer de battre mon record qui datait de 2013 (le parcours est réputé roulant, donc ça devrait le faire). J’ai donc effectué de nombreuses séances de fractionné les deux semaines précédant la course, ainsi que des sorties sur un rythme rapide.

Le WE précédent le semi, j’ai couru les Carrières by Night à Mondeville, avec trois autres mecs du Team (Thomas, Nicolas et Benoît), et Agnès qui était là pour nous encourager, et tenir un stand Team Outdoor. L’organisation là-bas est toujours aussi sympa, et après une belle balade de presque 1h30, on se retrouve tous sur le podium (oui c’était un podium de 5), avec Vincent VIET sur la première marche, en grosse forme après sa perf aux championnats de France.

La veille du Semi, il y avait aussi le trail des Flambeaux à Montfort l’Amaury, auquel je n’ai pas participé cette année, pour arriver frais au semi. Nicolas, lui, n’a pas été aussi raisonnable, et il a été courir la veille pour remporter la course. Evidemment, ça sera difficile avec les jambes déjà bien entamées de produire une perf le lendemain !!

Au vu des séances que j’ai effectuées pendant ces deux semaines, j’ai évalué le temps que je pouvais viser à environ 1h11. En annonçant ça à Agnès, j’ai eu le droit uniquement à ce petit commentaire : « Il vaudrait mieux pour toi que tu me le fasses en 1h10 vu que je me lève exprès à pas d’heure mon jour de congé et je sais que tu peux le faire » Aie aie aie, coup de pression direct avant la course, mais bon de toute façon je verrai bien le jour J si les jambes répondent bien, vu que je cours toujours aux sensations…

La veille de la course, on récupère le VTT d’Agnès, pour qu’elle puisse me suivre à différents endroits de la course, prendre des photos, et m’encourager. Je suis bien content d’avoir une supportrice de choc comme ça qui sera présente comme à son habitude du début à la fin du parcours !!

Dimanche matin, après un petit déjeuner classique, assez tôt avant le départ, on charge le vélo dans la voiture, et on part pour Boulogne, où on doit retrouver mes deux frères, et tous mes collègues de boulot. Le RDV est fixé à 9h15 chez Diane, une copine osthéo dont le cabinet est situé pile au niveau du départ : on ne pouvait pas avoir de vestiaires mieux placés !!!

Comme avant chaque course, Agnès est plutôt stressée (qu’elle court ou non en fait, c’est ça qui est dingue), et on part de chez moi à l’heure prévue. Mais vu les nombreuses rues barrées en raison du Semi, on se perd un peu dans Boulogne, et la pression monte, avant finalement de trouver un parking souterrain placé juste à côté du départ. Le temps de remonter le vélo, et on part chez Diane pour se changer et retrouver tout le monde.

On retrouve mes deux frères, et tous mes collègues, dont Albin, qui a couru l’Endurance Trail aux Templiers, et qui vise lui aussi un record sur ce semi, même si ça va être compliqué vu qu’il a été malade toute la semaine précédente. Nico me confirme qu’il a mal aux jambes de la veille, mais que ça va aller quand même, et on part s’échauffer.

Au bout de quelques minutes d’échauffement, Agnès nous fait une démo de ses talents de vététiste, et glisse sur les pavés d’une fontaine (où j’ai failli aussi me casser la gueule à pied). Plus de peur que de mal (elle est solide la traileuse :) ), et on peut repartir faire quelques séries. Le temps est idéal (8-10°C), et très peu de vent. 10min avant le départ, on retrouve Benoît qui court aussi, et qui finit son échauffement. A 5 min du départ, Agnès me souhaite une bonne course, et part en VTT se placer sur le parcours. De notre côté avec Nico et Benoît, on rentre dans le sas élite, pour les personnes qui visent moins de 1h15.

Je suis tout de suite surpris par le peu de monde dans le sas, car je pensais qu’il y aurait une bien plus grosse densité que ça sur la course. On devait être maximum 60 ans le sas (au final 43 coureurs seront classés en moins de 1h15). Du coup on n’a pas de problème pour se placer sur la ligne ou presque, aux côtés de tous les favoris de l’épreuve.

A 10h précises, le départ est donné, et on part enfin pour un peu plus d’1h10 de plaisir si tout se passe bien :) Je pars devant Nico et Benoît, qui ont plus ou moins prévu de courir au même rythme, et j’essaie de trouver un groupe avec lequel courir. Devant moi, je vois Adrien GUIOMAR, avec qui j’avais couru une bonne partie du Paris-Versailles, qui part sur des bases trop élevées pour moi, et donc je reste dans un groupe juste derrière. Quand je vois qu’on passe le premier km en 3min10, je me dis que c’est déjà bien trop rapide, et qu’il faut se calmer rapidement, sous peine d’exploser à la fin.

Je ralentis donc un peu le rythme, sachant que pour réaliser 1h10, il faut courir à environ 3min22 au km. On se retrouve rapidement à deux, avec un autre mec, entre la 15^ème et la 20^ème place. Les kilomètres s’enchainent, entre 3min15 et 3min19, donc un peu rapides par rapport à l’objectif, mais je me sens bien. On est sur les quais, et c’est plutôt roulant, il n’y a pas de vent, et je guette Agnès du coin de l’œil, en me demandant où elle a pu se cacher.

Pendant 7km, je vais courir avec le même gars, qui ne me laissera jamais prendre un relais (dès que je voulais passer, il accélérait un peu, donc j’ai vite laissé tomber).

Au km 6, je vois Agnès qui m’attend avec l’appareil photo à la main, et qui m’encourage bien fort ;) Comme les coureurs sont déjà très éparpillés, et que la route est bien libre, je la vois me doubler sur le parcours (interdit aux vélos bien évidemment) quelques centaines de mètres plus loin, en me disant qu’elle va m’attendre un peu après !! Pour le moment tout va bien, et je rentre dans le bois de Boulogne au km7. Les km8 et 9 sont en faux plat montant, et il faut gérer un peu pour ne pas se cramer, du coup le rythme ralentit un peu. Je passe le 10km en 33min02, ce qui veut dire que si je tiens ce rythme sur la deuxième partie, les 1h10 sont faisables. Je suis désormais tout seul, environ à la 15^ème place, après avoir doublé deux autres concurrents, et j’ai encore deux coureurs en point de mire devant moi, ce qui ets motivant.

Pendant le km11, j’ai eu un petit coup de moins bien, puisque j’ai réalisé un chrono de 3min28, alors qu’il n’y avait pas de difficulté dans cette partie là. Agnès l’a vite vu, et m’a bien motivé pour ne rien lâcher, tout en faisant encore quelques photos. Il faut que je signale aussi que j’avais bien évidemment le t-shirt Team Outdoor, et que les « Allez Team Outdoor » ont fusé tout le long du parcours, ça fait plaisir !!

Au km12, Agnès est encore là, avec Chrystelle, qui bosse avec elle à TO, et Antoine, son compagnon. Ils sont venus faire leur sortie du dimanche, et en profitent pour nous encourager à plusieurs points du parcours, c’est cool :)

Pierre, du team, est là aussi, et il m’accompagne sur 500m. Super agréable, ça change un peu les idées même si je pouvais pas trop parler :D Il me laisse pour accompagner aussi Nico et Benoît qui ne sont pas loin derrière. Au km13, une descente permet de récupérer un peu, et j’ai toujours les deux coureurs en point de mire : je me rapproche au fur et à mesure, mais je sais que ça va être dur de les rattraper si ils ne faiblissent pas. J’ai repris un rythme correct, avec des kms en-dessous de 3min20, et tout va pour le mieux.

Passage au km15 en 49min45, et je reviens sur les quais, que l’on reprend en sens inverse pour le retour. Agnès est toujours là à faire des pauses régulières en vélo, et à me redoubler ensuite. Elle m’encourage de plus en plus parce qu’elle voit bien que ça devient dur. Petits extraits : « Allez, allez, allez », « On lâche rien », « C’est dans la tête maintenant !! », « C’est normal si ça pique les jambes, c’est pareil pour tout le monde », … Le rythme est de plus en plus dur à maintenir sur les 4 derniers kms (les petits tunnels le long des quais n’arrangent rien), et les kms sont désormais courus en plus de 3min20, mais je continue à tout donner, pour faire du mieux possible et revenir sur les deux concurrents juste devant.

 Je passe la ligne en 1h10min20sec en 15^ème position, très content de ma course, même si j’ai un peu faibli sur la fin. Comme pour le Paris-Versailles, Agnès avait raison pour le temps que je pouvais viser, et elle n’a pas manqué de le faire remarquer ;) Je n’ai pas réussi à doubler les deux concurrents devant moi, qui étaient à 10 et 25sec, et étant donné que c’étaient les deux premiers français, je fini donc 3^ème français. La première féminine fini 1min seulement derrière moi ! Nico et Benoît arrivent presque ensemble, en 1h13 et quelques secondes, en 27 et 29^ème position.

La course est vraiment rapide, même si je m’attendais à plus roulant d’après ce que j’avais lu. J’ai quand même amélioré mon record de Rambouillet 2013 de 2min29sec, ce qui fait plaisir. Nico lui n’améliore pas son record, mais c’était prévisible vu la course qu’il avait faite la veille. Mon autre frère Alexandre pulvérise lui aussi son record, et Albin rate le sien de quelques secondes.

Merci encore Agnès de m’avoir suivi comme ça une bonne partie de la course, et de t’être levée encore une fois pour venir me voir sur une course.


Jonathan