On a testé pour vous, l’adizéro Boston 3

par Stéphane MAURE, Team Outdoor Paris

Road to Boston, pour franchir un seuil.

1. Préambule.  

Voilà quelques années désormais que je sillonne routes et sentiers, runnings Adidas aux pieds. Et force est de convenir d’un certain manque d’originalité puisque je n’ai de cesse de m’appuyer sur un triptyque constitué des Supernova (Glide) pour les footings toutes distances, des Adizéro Aegis pour toutes les séances dynamiques sur route ou sur piste, et des Adizero XT pour le fartlek, les sorties en nature et les trails. A ma décharge mon choix est limité par le fait que, porteur de semelles orthopédiques, je n’utilise que des modèles universels (afin d’éviter qu’un contrôle prononcé de la pronation sur la chaussure n’interfère avec les compensations apportées par les semelles).

Depuis quelque temps j’étais à la recherche d’une chaussure universelle spécifiquement orientée pour les entraînements au seuil, offrant un bon compromis entre amorti et dynamisme. J’ai longtemps utilisé les Aegis pour ces séances mais, les années passant, j’étais en recherche d’un peu plus d’amorti pour ces sorties au long cours (de 15 à 20 km, échauffement et récupération compris). Profitant du gain de dynamisme et de réactivité des Glide 2012, je me suis orienté l’an dernier vers ce modèle, avec une certaine réussite. J’ai néanmoins décidé d’essayer en fin d’année dernière un nouveau modèle, les Boston 3, qui me semblaient un très bon intermédiaire entre les deux modèles précédents.

Retour sur ces premiers mois de test en quelques points.

Adizéro BOSTON 3

Le modèle que j’ai testé possède un look d’une remarquable discrétion (indirecte) .Car le regard des personnes croisées est inévitablement attiré par la très belle couleur rougeoyante des chaussures. Plus qu’attiré, le regard reste même aimanté au niveau du pied et le temps qu’il remonte au visage pour identifier quel coureur arbore de telles chaussures, le dynamisme des Boston a fait le reste : vous êtes déjà à des dizaines de mètres de l’observateur déconfit !

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smiley_pouceCoup de pouce coureur : pour les frileux du rouge-orange, ADIDAS a pensé à vous en déclinant la version Printemps-été de l’Adizéro BOSTON 3 sous des couleurs plus sobres à base de blanc!

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3. Poids.

La Boston, en pointure 44 2/3 et sans semelle, affiche 270 g sur la balance contre 260 g pour l’Aegis et 300 g pour la Glide dans les mêmes conditions. Sans pour autant en tirer des conclusions hâtives, la pesée tend à confirmer le positionnement intermédiaire de la Boston.

4. Confort.

Le confort est dans la norme de ce que l’on peut attendre d’un modèle un peu nerveux : correct mais ce ne sont clairement pas des chaussons non plus. Le port de la Glide est, par exemple, spontanément plus agréable.

Une petite remarque sur la pointure : j’ai récupéré les Boston sans les essayer au préalable, choisissant la même pointure que tous les autres modèles Adidas que je porte (44 2/3 en l’occurrence). Pas de (mauvaise) surprise, le chaussant m’a parfaitement convenu. C’est un point que j’apprécie particulièrement chez Adidas : voilà plus de 5 ans que je m’équipe chez eux et, quel que soit le modèle de chaussure porté et son millésime, j’ai toujours utilisé rigoureusement la même pointure, pu y mettre sans soucis mes semelles orthopédiques et été à l’aise dedans. C’est un avantage des plus appréciables quand on doit choisir un modèle sans pouvoir l’essayer.

semelle CONTINENTAL

5. L’adhérence au sol.

J’ai utilisé les Boston sur route essentiellement. Sans surprise l‘adhérence y est très bonne, même sur chaussée (très) humide. La chaussure est équipée d’une semelle extérieure Continental, annoncée comme offrant une adhérence supérieure sur sol mouillé. Je ne suis toutefois pas suffisamment spécialiste pour vraiment évaluer la différence par rapport à d’autres semelles.

6. Amorti

Le positionnement intermédiaire entre l’Aegis et la Glide se confirme réellement en terme d’amorti. La Boston « tape » nettement moins au sol que l’Aegis, la différence est sensible. Par contre son amorti ne vaut pas (et d’assez loin je pense, même si c’est difficile à évaluer) celui de la Glide. Même si la Boston pourrait bien évidemment être utilisée pour des footings, il me semble préférable de l’éviter, sauf à faire des footings très actifs.

7. Dynamisme

C’est la très bonne révélation du test : la chaussure se montre particulièrement dynamique et nerveuse au point que je n’ai pas ressenti de différences notables avec l’Aegis, supposées un cran au dessus en termes de dynamisme. Du coup j’ai également essayé les Boston sur du fractionné et force est de convenir que, là non plus, je n’ai pas vu de franches différences (tant au niveau des sensations que du chronomètre).

J’imagine qu’à un certain niveau les Aegis ont vraiment un apport significatif mais, à mon niveau, il n’est pas nettement perceptible. Du coup j’envisage désormais d’élargir l’utilisation des Boston aux séances de seuil et de fractionné, afin de bénéficier du gain d’amorti qu’elles confèrent.

8. Durée de vie

Il est toujours difficile de savoir à quel moment une paire de runnings atteint son point de non retour. Pour avoir voulu amener des chaussures trop loin, j’ai plusieurs fois croisé la blessure. Je suis désormais autrement plus prudent ; j’ai du coup remisé définitivement cette première paire de Boston au bout de 500 km. Elles ne semblaient pas particulièrement dégradées pour autant mais je commençais à avoir des sensations un peu différentes au fil des sorties et j’ai préféré ne pas prendre de risques. La nature ayant horreur du vide une nouvelle paire, tout aussi discrète que les précédentes, les a rapidement remplacées !

9. Pour conclure

Au final, j’avais décidé de tester les Boston pour apporter de la variété à un triptyque Aegis-Glide-XT bien ancré. Les Boston ont répondu à mes attentes au-delà de mes espérances mais la situation a finalement peu évolué : il va désormais me falloir sortir d’un triptyque Boston-Glide-XT bien parti pour s’ancrer !

                                                                         Stéphane