On a testé pour vous – matériel Ultra-trail

« du côté de chez Cham », focus matériel utilisé sur les Traces des Ducs de Savoie 2012

par agnès HERVE, Team Outdoor Paris

Préambule : l’optimisation de son matériel sur un ultra-trail est un des points des plus importants dans la préparation. Outre le fait qu’il y ait une liste de matériel imposée – des plus justifiée cette année ! – il s’agit de prendre tout ce dont on a besoin pour avoir un maximum de plaisir pendant la course : n’avoir ni trop chaud, ni trop froid, prendre suffisamment d’affaires mais pas trop quand même pour ne pas que le sac pèse trop lourd…

TDS 2012 : Ultimate Direction WINK

1. le sac

Le sac, justement, parlons-en. Pour ma part, même si cette saison je n’ai pas trop eu l’occasion de le sortir du placard, il était hors de question de faire sans mon compagnon de fortune et d’infortune, mon petit chouchou avec lequel je dormirai presque tellement il se fait oublier : le WINK de chez Ultimate Direction ! Celui-là même que j’avais déjà utilisé du coté de Cham en 2010. Bien que d’une contenance totale de 5L, ce petit bijou convient très bien pour des trails longs, voire pour des ultra-trails avec une longue liste de matériel obligatoire dans mon cas, vu que je n’étais pas obligée de porter l’intégralité de mon ravitaillement, bénéficiant d’une assistance sur ce point.

Alors pourquoi le WINK ? Tout simplement parce qu’il ne fait qu’un avec la personne qui l’a sur le dos ! En effet, sa forme en semi gilet spécifique Femme (il existe un modèle masculin : le WASP), s’adapte parfaitement aux épaules sans gêne ni frottement aucun. Deux sangles pectorales reliées aux sangles latérales permettent un réglage optimal du sac sans appuyer sur le ventre (pas de ceintures ventrale) ce qui est un atout majeur pour celles et ceux qui souffrent de problèmes intestinaux comme moi sur des longues distances. De plus, le WINK très compact, n’appuie pas du tout sur les lombaires, lombaires qui dans mon cas, prennent chers lors des ultras.

Mais ce qui fait de ce sac un véritable bijou, ce sont ces nombreuses poches qui permettent de bien optimiser le matériel. On ne compte pas moins de 3 poches filet, 2 devant et une derrière, et de 5 poches fermées par des fermetures éclair, deux devant, et 3 sur la partie sac.

TDS 2012 : Smart tubeDe façon à pouvoir libérer de l’espace pour le matériel obligatoire dans le cadre d’ultra-trails, je choisis de laisser la poche à eau vendue avec le sac (contenance de 2L) à la maison et de la remplacer par 3 bouteilles : pour l’eau, une bouteille d1L carrée style HEPAR dont la forme s’adapte particulièrement bien dans la poche filet dorsale. Et, pour la boisson énergétique, deux petites bouteilles « biberon » de 33cl style NESTLE AQUAREL, que l’on met dans les poches filets ventrales. Un système de bouchon-tuyau-pipette de style SMART TUBE s’adaptant sur la bouteille, permet de transformer la bouteille en véritable poche à eau (plus facile à entretenir cependant !). Quelques astuces permettent d’optimiser ce système pour un confort maximum.

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TDS 2012 : système aimenté

Coup de pouce coureur. Afin de ne pas être gênée par le tuyau du SMART TUBE, je l’ai fait passer dans une gaine plastique fixée sur le haut de la bretelle du sac. Pour cela, il suffit tout simplement de la partie centrale en plastique de votre bande élastoplasme (matériel obligatoire) et de chaterton. Le chaterton servant à maintenir la partie plastique sur la bretelle après y avoir disposer le tuyau.

Cela évite à celui-ci de venir frotter dans le coup, ce qui est particulièrement gênant. J’ai également adapté un petit dispositif de type aimanté – vendu par SOURCE mais qui peut être confectionné soi-même – de façon à fixer la pipette à la sangle pectorale du sac sans que cela me gêne si jamais j’avais besoin d’enlever le sac pour y prendre quelque-chose dedans.

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TDS 2012 : poches de devant

 Les deux poches de devant, facilement accessibles, sont parfaites pour y mettre toute l’alimentation – dans mon cas, pour chaque tronçon entre deux ravitos : une barre salée OVERSTIM’S, deux barres sucrées amande PUNCH POWER (PUNCHY BARRE) et trois POMPOTES – et le portable.

Dans la poche principale, j’ai choisi de mettre ce dont je me servirais surement qu’une fois la nuit tombée : la couche chaude, le collant ¾ , les manchons et mon sur-pantalon imperméable SPEED TRAIL de chez LAFUMA.

Ultimate Direction WINK : poche principale, poche latérale, poche du dessus

  Dans la poche latérale, j’y mets ce dont je risque de me servir plus souvent au vu des conditions annoncées : la veste imperméable avec capuche, la SPEED Trail de chez LAFUMA, les gants et le bonnet. Tout ceci est protégé de la pluie dans des sachets plastiques zippé individuels (sacs de congélation), dont l’air a été préalablement enlevé dans un objectif de gain de place.
 
Enfin, dans la poche du dessus, la carte d’identité, les deux lampes frontales (la E-LITE et la MYO XP de chez PETZL), la bande élastique et la couverture de survie. Ainsi, on a un sac avec un très bon équilibre avant/arrière, ce qui permet à la fois de décharger le dos et de maintenir un centre de gravité semblable à une course sans sac.

2. la veste imperméable à capuche

TDS 2012 : veste imperméable LAFUMA Speed Trail

Outre mon sac WINK, j’ai bénéficié d’une seconde alliée sur cette TDS 2012 ! La veste SPEEDTRAIL LAFUMA. Là encore, un véritable bijou cette veste ! Déjà, c’est la plus légère du marché (152g en taille S, la mienne). Après, pour moi, qui n’avait jamais couru avec une veste de pluie membranée car cela faisait vite effet « cocotte-minute », j’ai été agréablement surprise…. et plus qu’heureuse de l’avoir avec moi ce jour-là ! J’avais déjà eu l’occasion de la tester quelques jours auparavant en montagne : effet coupe-vent immédiat, hyper souple, pas du tout bruyante mais surtout très respirante ! Après, c’est comme pour tout, il s’agit d’utiliser une telle veste à bon escient, en fonction de son organisme.

Enfin, moi qui ai une petite tête, j’ai également apprécié le réglage possible de la capuche ce qui m’a permis de bien la garder sur la tête lorsque cela a commencé à souffler fort dans le col de la Gite ! Autre petit point non négligeable sur le terrain, les poignets coupés en biseau qui évitent au vent de s’engouffrer dans les manches et de faire effet « bibendum » ….. inutile de rajouter que c’est du vécu ;-)… ! Bref, j’ai adoré, et elle ne me quittera plus sur ce genre de course!
 
A noter que LAFUMA propose également le sur-pantalon SPEEDTRAIL le plus léger du marché qui fait l’ensemble avec la veste. Je l’avais dans le sac, dans un sachet plastique zippé. 

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smiley_pouceCoup de pouce coureur : la ceinture porte dossard 3 en 1. Afin de libérer un peu d’espace dans le sac, j’utilise la ceinture porte-dossard comme support de la pochette déchets qui nous est distribuée lors du retrait des dossards et de l’écotasse protégées dans une pochette néoprène très légère.

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 3. Autre Textiles

TDS 2012 : corsaire CW-X Révolution mis lors de la reco TDS en juillet 2012

Enfin, pour conclure coté textile, je me suis changée juste avant la nuit au Col du Joly pour mettre le ¾ et une couche MIZUNO Breathtermo tellement il faisait froid. Tout était sec grâce aux sachets plastiques zippés et ce n’était pas du luxe !

En ce qui concerne le ¾, j’avais prévu de mettre celui de CW-X REVOLUTION sans couture, avant d’aborder les deux plus terribles descentes du parcours, à savoir celle menant aux Contamines et celle du Tricot, mais je l’avais oublié sur Paris. Et je l’ai vivement regretté car j’ai vu la différence entre le maintien conféré par le Corsaire CW-X (utilisé sur cette même partie de parcours en juillet) et mon SKINS que j’ai dû prendre en remplacement ! Mes rotules s’en souviennent encore ! Quand on n’a pas de tête, on a les jambes… ou pas! Les miennes n’avaient apparemment pas fait assez de renforcement musculaire… Cependant au vu des vols planés réalisés dans la des cente du Tricot et au vu de l’état dans lequel est arrivé mon corsaire Skin, je ne regrette qu’à moitié d’avoir laissé le CW-X à Paris !

4. Les lampes frontales : PETZL ULTRA ACCU 2, PETZL Myo XP, PETZL e-Lite

Coté lampes frontales, n’ayant pas eu l’occasion de tester, au vu des circonstances, la dernière petite nouvelle de chez PETZL, la NAO, je suis restée sur des classiques : dans le sac la MYO XP et la e-LITE comme lampe de secours pour son poids minime. Pour autant, j’ai pris l’ULTRA accu 2, que j’ai récupérée au Col du Joly, en tout début de nuit, quand le brouillard était maximum et les descentes plus techniques. Les multiples leds sont hyper efficaces en termes de visibilité quand le brouillard décide de pointer le bout de son nez et les 345g de la lampe paraissent alors insignifiants au vu de confort de course que l’on en retire. J’utiliserais la position économique en montée et la position intermédiaire en descente, l’accu chargé me fit ainsi 4h12. Dans le dernier quart d’heure, la lampe s’est mis en « mode survie » automatiquement, afin d’optimiser la fin de la batterie.

 5. La Montre GPS GARMIN 910XT

Coté montre, j’ai opté pour le GPS GARMIN 910XT, pour sa fonction dénivelée par altimètre barométrique. Cela permet de se repérer dans les montées par rapport au dénivelée restant et non par rapport au kilomètrage.

6. le Nez rouge de Le Rire Médecin
 
Enfin, pour un petit clin d’oeil pour l’association Le Rire Médecin, pensez à votre nez rouge…. ;)
 
Conclusion : si c’était à refaire…

Pour finir, je reste persuadée que, sur ce type de trails, il est particulièrement important d’avoir testé son matériel avant et d’avoir une totale confiance en lui. Pour ma part, même si je n’ai pas eu trop l’occasion de le tester cette saison, c’est une optimisation mise au point depuis 4 ans. Chaque année, on « perfectionne » un peu tout cela, en fonction de ses ressentis, en fonction des réactions de son propre organisme. Ce qui est vrai pour l’un ne l’est pas forcément pour l’autre. Il faut donc tout tester afin de s’approprier les astuces des uns et des autres.

Et j’y rajouterais une paire de bâtons, vu que malgré les 4 ans de bons et loyaux services, j’ai trahi mes bâtons mono-brins LEKI PACER VARIO 100% carbone à pointe biseautéz un peu travaillés, en les mettant en porte à faux dans la petite descente juste avant le col du tricot. Heureusement que cela ne m’est pas arrivée plus tôt parce que cela aurait pu changer la donne, sans paire de remplacement…

 Le plus important sur une telle fête du trail est de prendre un maximum de plaisir et l’optimisation de son matériel y participe grandement…